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Critique de XoArum


Ouvrage reçu pour l'opération Masse Critique
Michel et Eva sont mariés depuis une vingtaine d'années. Ils ont tous les deux la quarantaine. le premier est chirurgien et répare des nez et enlève des rides. La seconde rêvait d'être actrice mais elle abandonna pour devenir la femme du médecin. Dans leur Mégane, sous une pluie battante, ils roulent dans la pleine campagne. Ils sont tous les deux excités. Edgar Homme, un acteur riche et célèbre les a invités tous les deux à venir passer un week-end chez lui. le couple ne sait pas à quoi s'attendre. Ils rêvent d'un week-end de luxe, de célébrité et d'ambiance people. Loin de leur première idée, Edgar habite presque dans une grande cabane avec un chien aveugle, sourd et mourant sans sa femme qui peine à rentrer chez elle à cause des transports et une bonne à tout faire. L'ambiance est lourde : Michel et Eva ne savent pas du tout comment se comporter avec cet homme qui respire la reconnaissance et le monde des stars. Surtout qu'Eva et Michel traversent une période un peu triste : leur quarantaine. Michel a vécu la vie qu'il voulait et qu'il souhaitait. Il est chirurgien, il répare des stars à des occasions, il trompe sa femme avec des prostitués de luxe et a la chance d'être attendu par un chez-soi qui lui plait et par sa jolie femme Eva. Elle par contre se pose d'innombrables questions. Tout ce qui l'importait quand elle était plus jeune était de devenir comédienne. Elle pouvait bien tout quitter – amour, argent – tout pour devenir comédienne. La réalité a repris le dessus et Eva s'est retrouvée mariée à un étudiant en médecine et tout d'un coup… vingt ans avaient passé sans crier gare. En perdant son rêve, Eva s'est perdu elle-même. En se perdant elle-même, Eva a perdu ses formes qui faisaient rêver, elle a coupé ses cheveux roux si longs et a perdu l'étincelle dans ses yeux. En ce week-end du 31 juillet, Eva ne veut plus voir les saisons s'écouler encore et encore. Elle veut arrêter de regarder le calendrier et se rendre compte que, bah tiens, c'est déjà l'automne…
J'ai toujours un peu peur de ne pas percevoir les sous-entendus qui peuvent se cacher dans ce genre de livre. Et comme Eva est loin de représenter ce que je suis (bon, j'ai encore eu un an de plus il y a pas longtemps mais delà à faire ma crise de la quarantaine, on va attendre une vingtaine d'années encore…), j'ai eu encore plus de mal à comprendre les attentes de la dame. Ce que j'ai compris par contre c'est le talent de l'écriture et le flot de sentiments qui s'accumulent à mesure que les pages sont lues. Michel et Eva ont raté leur vie conjugale. Ils ne s'aiment plus depuis longtemps, elle disparait petit à petit tandis que Michel angoisse. Ils se sont mariés trop vite, trop tôt et n'ont rien appréciés. Ils ont vécu dans leur cocon et leur habitude, ont ce qu'ils appellent une vie normale de médecin et femme de médecin. Quand un acteur riche et célèbre leur montre de l'intérêt, Michel se sent propulsé dans cette vie de luxe et Eva se rappelle son rêve et ses années de théâtre. L'écriture est simple mais surprenante et j'avoue assez belle. On est le spectateur d'un flot continu de sentiments qui petit à petit auraient du exploser. Ce serait donc ma seule critique vis-à-vis de cet ouvrage : quand on voit une femme en pleine crise de quarantaine, on sait qu'à un moment donné il va se passer quelque chose de fort, de puissant. Ici, Eva prend une décision qui est normale et qui complète ses pensées. Forcement, il y a quelques conséquences mais rien qui n'explose vraiment. Elle a son coup de folie mais j'avoue n'avoir pas été touché par ce dernier. La fin m'a semblé affreusement bâclée. On en attend plus et on tombe sur des pages blanches. Outre cette fin insatisfaisante, Déjà l'automne est un livre de plus à ranger dans la catégorie « remise en question », « couple », « quarante ans ». Un livre agréable à lire, à apprécier mais sans plus. Il ne déclenche aucunement une flopée de sentiments.
Je ne remercierais cependant jamais assez à Mercure de France d'avoir gentiment rempli ma boite aux lettres.
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