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Critique de Presence


Première moitié -Le récit effectue un retour en arrière de 6 ans, juste avant le cataclysme qui submergé une partie de Londres. Les 12 FreakAngels se cachent dans un immeuble du quartier de Whitechapel. Ils s'interrogent sur la manière de réagir à la traque dont ils sont la cible. Déjà des hélicoptères avec projecteur fouillent les recoins du quartier. La fuite semble hors de question. Il ne reste donc plus qu'à effectuer une démonstration dissuasive de leurs pouvoirs.

Pour cette partie, Warren Ellis révèle au lecteur les moments qui ont précédé le cataclysme. Cette découverte s'avère soporifique du début jusqu'à la fin. Il n'y a pas de révélation concernant l'origine des pouvoirs des Freakangels, juste une discussion assez longue entre eux pour décider quelle action entreprendre. Or les 3 premiers tomes ne laissaient planer aucun doute sur le fait qu'ils sont responsables du cataclysme. du coup l'enjeu de la discussion est éventé avant même qu'elle ait débuté. En outre un échange oral dans lequel participe 12 individus devient vite une cacophonie désordonnée dans la réalité (même dans une salle de réunion). Ici chacun parle à son tour, de manière artificielle, pour apporter une nouvelle pierre à l'argumentation qui finit par être très peu développé.

Malheureusement Paul Duffield se révèle un piètre metteur en scène pour cette discussion qui s'étale sur 9 pages. Il alterne les visages vides et les expressions fades en fonction de qui parle. La fuite qui fait l'objet de la couverture emmène les FreakAngels dans un bois où ils forment un cercle. Là encore les 10 pages suivantes forment une scène très statique noyée dans un flux d'énergie insipide. Alors que la tension dramatique devrait aller crescendo, les visuels sont d'une platitude affligeante.

Deuxième moitié -Le récit reprend là où il s'était arrêté dans le tome précédent : le lecteur découvre qui s'apprête à trucider Kaitlyn. Il s'en suit une vive discussion et un affrontement. Kaitlyn apprend beaucoup de choses de la part de son assassin potentiel, en particulier des secrets bien enfouis impliquant 2 autres FreakAngels, ainsi qu'une expérience traumatisante. Arkady transporte Kirk dans l'infirmerie de Miki, puis elle part tenter de sauver KK. Alice s'élance à la poursuite de Luke avec l'aide de Jack, tandis que Karl tente d'arrêter la pluie torrentielle qui s'abat sur Whitechapel.

Fini la séquence de souvenirs redondants, l'action reprend ses droits. Les échanges entre Kaitlyn et son agresseur révèlent qu'il se trame plus de choses que supposées. La tension psychologique est bien rendue par les dialogues et les illustrations redeviennent expressives avec une mise en scène bien pensée. Warren Ellis répartit l'action en 3 endroits différents avec chacun leurs enjeux et leurs surprises. Il gère mieux ses nombreux personnages dont la personnalité spécifique ressort même si ce n'est que le temps d'une case ou deux. le suspense redevient le moteur de la narration, et le lecteur découvre qu'Ellis a encore plus d'un tour dans son sac. Il reste encore une ou deux scènes d'exposition un peu artificielles, mais sans comparaison possible avec la première partie.

Cette deuxième partie permet aussi à Paul Duffield de reprendre pied, et de reproposer des visuels intéressants. La mise en page reste immuable sur la base de 4 cases, dont parfois 2 peuvent être fusionnées. Il travaille à nouveau avec Kate Brown et Alana Yeun pour la mise en couleurs et l'ajout de textures. Ces 2 dernières n'essayent pas d'en mettre plein la vue des lecteurs, mais de compléter les dessins de Duffield, en jouant à parts égales. le lecteur retrouve les textures des murs en briques, ainsi que l'effet de pluie très particulier et convaincant. Elles innovent également avec un dégagement de bulles lors d'une séquence sous l'eau, et un revêtement en carrelage de petit module. Paul Duffield dispose à nouveau de séquences dans lesquelles il peut soigner les décors (incroyables détails lors de la reconstruction d'une maison. Ces personnages sont toujours aussi fragiles, avec comme limite des visages qui ne se distinguent pas toujours les uns des autres.

Ce tome laisse donc une impression mitigée en voulant expliciter le moment du désastre sans que la scène correspondante n'enrichisse les personnages, ni l'histoire. Par contre la deuxième partie permet à l'équipe d'illustrations de briller, et remet l'histoire sur les rails.
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