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Critique de Presence


Le personnage d'Iron Man apparaît pour la première fois en mars 1963 et Anthony Stark est blessé lors de la guerre du Vietnam (un éclat d'obus se fiche près de son coeur). En 2005, Marvel confie à Warren Ellis le soin de mettre à jour l'origine de ce héros qui ne fait pas son âge dans cette minisérie en 6 épisodes.

L'histoire commence avec un groupe de terroristes américains qui a subtilisé un sérum bourré de nanotechnologies et qui l'injecte dans l'un de ses membres. Pendant ce temps, le directeur de ce projet se suicide. Et Tony Stark cherche désespérément comment améliorer son armure. Il se heurte à des manifestants qui protestent contre la fabrication d'armes par son entreprise. Il se heurte à un journaliste qui ne prend pas de gants pour lui faire dire que ses produits tuent des innocents dans le tiers monde. Et le terroriste a survécu à son injection, a acquis des pouvoirs hors du commun et s'en prend à la population innocente. Tony Stark est appelé par la responsable du projet pour lui venir en aide, et Iron man ne tarde pas à s'opposer au terroriste.

Ce tome est un excellent point d'entrée pour commencer à lire Iron Man (avant de passer à Dans la ligne de mire). Dans "Extremis", vous avez droit à un rappel de l'origine d'Iron Man (cette fois-ci Tony Stark est victime d'une mine antipersonnel en Afghanistan). Warren Ellis ramène le personnage au plus près du concept créé par Stan Lee : Tony Stark est un capitaliste pur et dur, un fabricant d'armes sans trop de remords, un tombeur de ces dames, et Iron Man a l'apparence d'un robot dépourvu de toute émotion.

Mais Ellis ne se contente pas d'un simple rafraîchissement du personnage. Il lui confère plus d'épaisseur en faisant de cette histoire une quête du sens pour Tony Stark. Il ne s'agit pas d'une quête de sens pour faire genre, mais bien de la question de la pertinence du personnage dans un monde où la technologie a déjà révolutionné plusieurs fois notre quotidien. Heureusement le scénario a été confié à Warren Ellis : cet auteur dispose d'un bagage suffisant pour introduire des éléments de science fiction assez solides et travaillés pour ne pas être dépassés et ridicules 12 mois après. de la même manière, l'expérience d'Ellis et son savoir faire lui donnent assez de confiance pour laisser une large place aux illustrations et aux scènes d'action.

Les illustrations sont réalisées par Adi Granov qui a tout fait (dessins + encrages + couleurs) à l'infographie. Dans ce parti pris technologique, il y a des bonnes et des moins bonnes choses. le bon coté, c'est le rendu d'Iron Man. Adi Granov a su trouver les bons outils et les bonnes textures pour donner un impact visuel phénoménal à l'armure d'Iron Man. La gestion par ordinateur de l'armure lui assure de ne perdre aucun détail d'une case à l'autre. Il maîtrise parfaitement l'outil de textures : l'armure a une patine plutôt mate avec des reflets discrets et une texture métallique parfaite. C'est vraiment la grande réussite de ces pages : une armure crédible. Sa mise en page est également très claire et très aérée. Il profite pleinement du script d'Ellis pour réaliser de très belles séquences de vol aérien et des combats titanesques. Oui, l'enfant qui sommeille en moins est vraiment jaloux du très beau jouet de Tony Stark. Par contre Adi Granov a les mêmes difficultés que le premier dessinateur venu avec des outils traditionnels : il est fâché avec les décors. Il use et il abuse de fonds colorés avec des dégradés subtils dans des tons plutôt neutres, au lieu de dessiner de vrais décors (ou même à la rigueur d'utiliser des références photographiques travaillées avec photoshop ou autre). C'est d'autant plus rageant qu'il réussit à dessiner des individus qui sortent de l'ordinaire, sans être pour autant caricaturaux.

De la même manière que Granov est limité coté décors, les dialogues d'Ellis deviennent vite ridicules quand les personnages débattent de doctrines politiques ou de positions morales. J'ai eu l'impression qu'il avait fait le minimum syndical pour remplir ces points de passage obligés, mais qu'il n'y croyait pas un seul instant. le gourou new age et son discours sur le futur est un grand moment à condition de le prendre au second degré.

"Extremis" est une histoire qui permet de prendre pied dans la continuité actualisée d'Iron Man, donc destinée aux nouveaux lecteurs et intéressantes pour les anciens. C'est une histoire très divertissante, pleine de bruits et de fureur et de concepts high-tech. Mais ce n'est pas la plus grande réussite de Warren Ellis du fait de passages idéologiques bâclés et de dessins manquant de profondeur.
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