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Critique de Melphiles


La lecture de Planetary, précédée d'un magnifique avant-propos du grand Alan Moore, n'est pas chose aisée au départ. En effet, le scénariste Warren Ellis nous balade de scène en scène, et il est difficile de s'y retrouver, tellement tout semble s'emmêler. On a affaire ici à des sortes d'archéologues de phénomènes paranormaux, trois pour être exact, employés par un boss appelé le quatrième Homme, un personnage mystérieux et extrêmement généreux, qui leur donne pour simple mission d'observer sans intervenir. le début se passe en 1999 dans un désert dans lequel Elijah Snow, un homme aux pouvoirs glaçants, vit dans l'ennui depuis 10 ans. Il est vieux d'un siècle, boit comme tous les matins son café édulcoré dans un bar où il flingue la climatisation, et reçoit un jour la visite de Jakita Wagner, une employée de Planetary aux pouvoirs surhumains. Elle lui propose un job pour un million de Dollars par an, d'effacer son passé, et en retour, lui demande de partager ses souvenirs, ses pouvoirs, et son expérience pour le restant de sa vie. Snow accepte le deal alléchant, et ils se rendent tous les deux dans une agence secrète de la société, où le Batteur, une sorte de geek avant l'heure, dont le pouvoir est de parler aux machines, les attend. Pour leur première mission ils vont se rendre aux Adirondacks, où un homme a disparu dans un complexe sous-terrain depuis 1945. Étrangement, ils retrouvent cette personne, le docteur Brass, vivant bien que grièvement blessé.
Ce qui peut paraître frappant dans Planetary est cette affirmation vertigineuse : Dieu existe. Comme si, lorsqu'un un phénomène mystérieux restait inexpliqué, il s'agissait d'une volonté divine. L'oeuvre nous dit par ailleurs qu'après la mort, il n'y a rien, que l'Enfer et le Paradis sont sur Terre, que rien ne change dans l'au-delà, même si les fantômes existent. Une autre idée, plus politique et plus fondée, concerne sans la nommer Margaret Thatcher, décrit ses idées réac par rapport à l'homosexualité, aux « ventres vides », au droit de vote, à ces pitoyables années 80's d'une Angleterre profondément divisée.
Warren Ellis mêle science-fiction et fantastique avec brio dans de brèves histoires, dont le leitmotiv est la dénonciation de l'autodestruction par l'avancée technologique au service du mal et du totalitarisme. Si cette lecture peut sembler déstabilisante au début, on finit par s'y retrouver ensuite et se laisser happer par ces courts récits bourrés d'imagination et de rebondissements, et qui au final, formeront un tout cohérent. le couple Warren Ellis au scénario et John Cassaday avec de superbes illustrations fonctionne à merveille dans les deux tomes.
Lien : https://artpunkrock.wordpres..
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