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Critique de Meps


Me voir lire le tome 2 d'une intégrale comics seulement quelques mois après avoir fini le premier est généralement un bon signe pour mesurer à quel point j'apprécie l'ouvrage, surtout quand on observe mon rythme sur d'autre saga bandes dessinées (j'ai certes fini le premier arc de XIII, mais reste en cours pour pas mal de séries tel Walking Dead (assez récemment terminée par les auteurs néanmoins), X-Men, Johann et Pirlouit ou Lucky Luke, vous avez vu cet éclectisme !). Je ne suis pas un dévoreur de bulles mais quand je prends plaisir, je ne rechigne pas à la tâche.


Et avec Preacher, je replonge avec délice dans les bains de sang, d'irrévérence et d'assauts envers la pudibonderie et la bondieuserie... Je tente de renouveler mes termes pour qualifier la série par rapport à la critique du premier tome. On est clairement dans le même esprit, avec une avancée certaine sur tout ce qu'on ne comprenait pas trop dans le contexte : lien entre le Ciel, le Bon Dieu, les Anges, ceux qui recherchent le personnage principal qui je rappelle est issue de l'union charnelle d'un ange et d'une démone... Oui c'est barré, et alors ? Quand on voit le monde comment il tourne ces temps-ci, on se dit qu'au moins là c'est direct, pas d'hypocrisie, on joue cartes sur table ! Les auteurs sont fous mais drôles, donc on ne peut que les aimer... C'est ça qui manque terriblement aux grands de ce monde, l'humour, on leur pardonnerait tellement de choses si ils nous en....tourloupaient avec humour (oui j'ai moins de liberté de terme que ce que Garth Ennis se permet dans sa série, pour du langage libéré, allez lire la série !).


C'est drôle, diablement (c'est le cas de le dire) original et provocateur... mais pas que. Parce que (et là je vais vous étonner) c'est aussi très intelligent... Parce qu'on peut très bien être fou et intelligent, là encore il y a plein d'exemples dans l'actualité... Et la série aborde avec talent des problématiques actuelles de façon très sensée, comme le féminisme qui est diablement bien incarné ici par Tulip, surtout dans une série aussi testostéronée par ailleurs. Et les flashbacks sur le passé des personnages ou de leur famille se penchent aussi sur l'histoire puisqu'on a le droit à un numéro sur la guerre du Vietnam et deux sur le contexte de guerre civile en Irlande. Avec des positions clairement antimilitaristes (ce qui est attendu pour la guerre du Vietnam, un peu moins pour l'Irlande venant d'un irlandais) qui font du bien, particulièrement en ce moment (j'ai l'impression de le dire souvent, l'actualité doit peser sur mon moral il me semble).


Petit point graphique: c'est toujours aussi concentré sur les personnages et très efficace sur les scènes d'action. le recueil des couvertures en fin de volume est brillant, le gore est rendu avec esthétisme et on approuve !


Bref vous l'avez compris, je recommande, avec un parental advisory certain (j'évite de le lire trop proche de mon fils de 3 ans, vous vous en doutez) et même un sensible advisory, je voudrais pas que certain(e)s d'entre vous aillent voir et viennent ensuite me poursuivre avec de l'eau bénite et des orties pour flageller un pêcheur si invétéré pour dire tant de bien d'un tel tas d'immondices.
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