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Critique de Presence


Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie initialement parue en 2008/2009.

Sur une plage proche de New York, le meilleur ami de Charlie Schitti s'apprête à l'exécuter froidement. Schitti a démérité alors qu'il servait d'escorte à Joey Alceno, l'héritier de Pete Alceno. Ce dernier a donné l'ordre de l'abattre. Il est sauvé in extremis et embauché par le Punisher pour servir de taupe dans le milieu ; il faut dire que Schitti est le dernier survivant des hommes de main du clan Gnucci. le Punisher a décidé de recommencer le nettoyage par le vide à New York après quelques années d'absence et il choisit de tuer dans l'oeuf les velléités de la famille Alceno. Lors d'un barbecue, il abat froidement chaque membre de la famille, ainsi qu'une femme tronc qui est le portrait craché de Ma Gnucci (vue auparavant dans Welcome Back, Frank). Castle souhaite que Schitti se renseigne sur des individus prétendant représenter la branche italienne des Gnucci. le lieutenant Molly van Richtofen fait également sa réapparition ; sa relation avec sa copine se dégrade et elle est bloquée sans espoir de promotion. Elite (une pâle imitation du Punisher version grand bourgeois) reprend également du service.

Il s'agit de l'histoire d'adieu de Gath Ennis au Punisher (version "Marvel Knights") qu'il avait ramené dans les meilleures ventes avec "Welcome back, Frank !". Pour l'occasion, il refait équipe avec Steve Dillon qui effectue les illustrations (dessins + encrages). La version"Marvel Knights" comporte plus d'humour noir et régressif que la version "MAX" du même personnage. Pour cet adieu, Ennis a repris les mêmes ingrédients que précédemment : de la violence brutale, un héros pince-sans-rire, des méchants parfois bêtes (voire très, très bêtes), des blagues scatologiques, des scènes transgressives et régressives. Il a construit un scénario qui est le pendant de "Welcome back, Frank !", avec le retour de plusieurs composantes de ce récit fondateur dont Ma Gnucci, van Richtofen et Elite, et même une nouvelle visite au zoo.

Il ne s'agit pas d'une simple répétition. Son Punisher est encore plus dépourvu de sentiments. Il faut voir la première scène de carnage : Castle ne fait pas semblant, il abat froidement une quinzaine de personnes désarmées sans possibilité de riposte. Castle n'est habité par aucun doute. Comme toujours dans ses aventures, il a une tolérance à la douleur et aux blessures qui défie les règles physiologiques de base.

Ennis a l'habilité de ne pas s'en tenir au Punisher, il fouille également le personnage de Molly van Richtofen qui devient à la fois plus caricaturale (le lecteur a le sentiment qu'elle est le jouet de ses hormones du début à la fin), et plus attachante parce qu'emberlificotée dans ses contradictions d'être humain. Schitti joue le rôle de l'idiot de service, et juste au moment où il devient plus touchant parce que plus humain, il devient également plus idiot. En fait dans cette galerie de personnages, seul Elite ressort comme une création artificielle, impossible à accepter jusqu'à ses motivations invraisemblables.

Bien évidemment, Ennis s'est lâché pour des scènes énormes de provocation politiquement incorrectes et vraiment réussies. Je vous en laisse la surprise, sachant que l'une de mes préférées se déroule dans les toilettes pour des besoins naturels (juste pour que vous n'ayez pas d'illusions sur la nature scatologique de certaines blagues).

Et donc le lecteur retrouve également Steve Dillon. Il est égal à lui-même avec ses limites et ses bons cotés. Dans la première catégorie, il faut citer ses difficultés à créer de nouveaux visages (j'ai parfois eu l'impression de voir Tulip de la série Preacher au lieu de van Richtofen). Il y a également les scènes d'action qui ont du mal à transcrire le mouvement. Dans les bons cotés, il y a une vraie mise en scène des dialogues qui fait qu'ils sont toujours intéressants visuellement. Il y a une ligne claire qui rend chaque case parfaitement claire et lisible au premier coup d'oeil. Il y a le visage du Punisher qui est plus typé que précédemment (dans le bon sens du terme). Et il y a le manque d'expressivité de van Richtofen qui illustre à la perfection son caractère psychorigide et désabusé. Enfin il réussit quelques visuels marquants tels que la pleine page où Richtofen canarde les criminels aux cotés du Punisher.

Alors ce tome n'est pas parfait. Ennis tire quelques ficelles qu'il a déjà usées et l'intrigue est assez mince. Dillon s'applique mais il n'a pas beaucoup progressé depuis la fois dernière (sauf pour la mise en scène). L'intrigue secondaire liée à Elite m'a semblée aussi fade que dans "Welcome back, Frank !". Mais j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver ce Punisher plus simple et plus radical, avec un humour plus trash.
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