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Critique de bobfutur


Un succès de librairie hautement justifié.
Un livre qui devrait servir de nouvel archétype au roman d'épouvante, libéré de ses habitudes lourdaudes et manichéennes ; une magnifique interrogation sur le Mal, de sa prévalence et sa diffusion.

Une ambiance plutôt inédite : l'esthétique de l'occultisme semblant renouvelée sans en renier ses codes fondateurs.
Une habile construction, étageant en chapitres de tailles parfaitement inégales les points de vue dans leurs époques, étalant l'action sur plus de trente années chaotiques, marquées par le paysage politique argentin, toile de fond idéale pour ancrer une histoire phantastique dans ces tristes réalités, des disparus de la dictature jusqu'à ceux du SIDA.

Un fond terriblement sombre, l'Obscurité comme seul idéal, où rien ne sera épargné au lecteur, l'auteure plongeant ses griffes dans nos entrailles, sans ménagement, mais avec une certaine élégance, sans jamais tomber dans le grand-guignol, ni dans les errements plattistes des « sororités sorcières », risques ô combien courants dans l'édition post-moderne.

Une magnifique sortie des éditions du Sous-sol, dont la mince section littérature est gage de grande qualité ( voir : Ben Marcus, Mordecai Richler, etc. ), alors que sa version poche a donné lieu à un salopage de couverture en règle, un vrai cas d'école : l'original étant un détail très bien recadré du tableau d'Alexandre Cabanel, « L'ange déchu » (19ème siècle), le graphiste sévissant pour le groupe a choisi d'en élargir le cadre — ses références artistiques provenant sans doute de son goût pour le photomaton — et d'en modifier les couleurs façon bichromie, ayant longuement hésité entre les filtres « sépia » et « fluo », pour enfin nous placer l'obligatoire bandeau commercial « ENSORCELANT », obéissant aux dieux de la réclame grâce à ce mot issu d'un champ lexical magiquement vendeur… (et ne parlons pas des polices de caractères, la règle non-écrite des trois différentes, au grand maximum, s'étant depuis perdue avec les nouvelles générations, comme beaucoup d'autres…)
Bref je m'attarde là-dessus, car les nombreuses critiques sur le fond du livre doivent déjà vous avoir donné une idée de sa teneur, un livre assez prodigieux et physiquement effrayant, bien que sa longueur ne semble être un obstacle… Pis, je rejoins de nombreux avis quant à la relative brièveté de son épilogue… après de telles émotions sur presque 800 pages, on s'attendrait à un peu plus…

Un joli paradoxe, diffusant une étrange lumière malgré sa grande part de ténèbres, méritant amplement son acquisition en grand format, surtout si l'on tient à la beauté de ses étagères…
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