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Critique de Krout


Krout
23 février 2017
Des fois ici il m'est déjà arrivé de lire : "C'est compliqué, je ne sais pas par où commencer ma critique..." Hum, hum. Etrange alors que la question, la seule à se poser, est bien entendu et toujours : "Comment finir ?" Voilà celle qui hante ce bouquin. Et ... je ne peux pas spoiler.^^

Mais aussi ce défi : "Comment raconter la faim à un bourgeois bien éduqué blotti dans son fauteuil, qui exerce l'activité la plus sûre : celle de lire, et qui n'a jamais ressenti la crispation de la faim ?" p.36 Il ne suffit pas d'être grand écrivain et assurément Asli Erdogan l'est, il faut l'avoir vécue dans sa chair, avoir été du côté de la misère, avoir passé la rivière, misé son tapis ! A Rio de Janeiro sur les collines où poussent les favelas, en mordant sur la jungle, il y a naturellement des serpents. Rio impudique par trop de chaleur et de pauvreté.

Or moi, comme serpents ceux que j'ai surtout vus sont les Monty Python et comme dans "the meaning of life" si je suis déprimé, je reprends un petit chocolat. J'ai le droit d'apprécier le goût de la langue mais aussi et surtout d'admirer ce choix de tout oser, d'aller au fond de soi à la rencontre de soi. Alors moi, vous raconter ? Je dirai être parti à la rencontre d'Asli Erdogan suite à la lettre si humainement poignante d'Elif Shafak, fidèle en amitié. Je le suis, moi aussi. "La ville s'endormait et j'en oublie le nom" * Je veux dire en cela que Rio si bien décrite a au fond peu d'importance, ce qui se joue est bien au-delà, simplement la vie d'un être exceptionnel qui passera en "jugement" ce 14 mars.

L'ordre récent de mes critiques devrait vous faire comprendre toute l'importance que j'attache à vous convaincre, au risque de lasser. J'aimerais tant vous lancer à la rencontre d'Asli Erdogan et que notre communauté fasse vibrer la toile de belle énergie rendant hommage à sa grande âme, sa profonde humanité, son amour de la vie et son immense poésie. Faites-le avant son procès, il reste peu de temps. Si j'ai préféré mettre en priorité ma critique sur Cinq Méditations sur la mort donc sur la vie, c'est aussi pour vous faire ressentir l'importance de l'enjeu. Car ce livre-ci aussi parle de la Vie et nous entraîne à méditer sur la nécessité de nous engager à y jouer. Et remonte à ma mémoire cette très vieille phrase : "Celui qui voudra sauver sa vie, la perdra !" dont je commence à saisir tout le sens.

De la vie j'aime tout, à ma manière, et notamment la beauté des rencontres, dont celle-ci très lumineuse, même si j'en fais bien d'autres très belles et récemment de tout à fait inattendues. La vie est pleine de surprises ! Il en faut peu pour être heureux et il faut peu pour donner un cours favorable au destin. C'est pourquoi en tout impudeur j'ai sollicité vos belles pensées d'amitié pour ce 28 février, jour de mardi gras. Car si la vie est pleine de surprises, elle ne manque pas non plus d'ironie. Rio, bien connue pour son carnaval, tout se connecte, voyez-vous.

Aussi je ne peux pas manquer de trouver très ironique ce petit passage : "J'écris pour paraître plus grande que je ne suis, parce que ... je suis très, très petite." p.141 sous la plume d'une si grande dame. Moi qui ai beau de multiplier les billets pour qu'enfin Babelio se réveille et massivement, vous lise tant cela me semble critique. Je vois bien que cela n'est pas suffisant.

Alors je tente ceci sur base d'un autre de vos beaux passages p.170 : "Elle se trouvait sur la vaste place située entre les ruelles aboutissant à l'ancien palais présidentiel et à la favela de la Colline Bleue" comment ne pas faire le lien avec une des premières, confidentielle mais peut-être ma préférée, chansons de Jacques Brel dont je possède l'intégral vinyle : Sur la place ? https://www.youtube.com/watch?v=KrsuatOl__0
"Ainsi certains jours paraît une flamme en nos coeurs mais nous ne voulons jamais laisser luire sa lueur ..."*
Non ! Ne fermez pas vos carreaux !
Ne vous voilez pas les yeux !
Lisez ce qui est beau !

* Jacques Brel
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