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Critique de Montecristof


Tout d'abord merci à la "Masse critique" de m'avoir fait découvrir ce premier roman d'une auteure généreuse.

Pour nous dire le quotidien de Naëlle qui grandit entre les domiciles de sa grand-mère et de sa mère Jeanne, N.Erika nous fait profiter de son verbe nature.
Jeanne c'est la maman, l'infirmière foutraque et bohème, reine de l'impro, de la débrouille et du compte en banque à découvert. Elle peine à gérer seule sa smala, issue de quelques amours sincères mais provisoires (ou vice-versa, comme on voudra).
De l'amour, oui elle en donne.

Grand-maman c'est celle qui prend le relai quand Jeanne est au boulot ou en galère, c'est à dire souvent. Chez Grand-maman, pas de pagaille comme chez Jeanne. Son amour à elle est un repère plus stable, peut-être, comme l'autre face d'une pièce, un côté pile qui brille comme une balise.
La balise pile qui n'efface pas la balise face.

Vite grandie, vite amoureuse, Naëlle se retrouve jeune maman de jumeaux et encombrée d'un mari dont elle mesure d'abord combien il est peu fiable, et puis de moins en moins fiable, et enfin carrément un danger.
Tout ça fonctionne vaille que vaille et ça irait quand-même, si le destin ne s'en mêlait pas.
Car le destin frappe un des deux jumeaux, la maladie s'en mêle, un mauvais médecin s'en mêle...

Ça sent le vécu ce parcours, ça envoie des odeurs épicées et parfois aigres derrière lesquelles l'auteure écrit "je" pour nous dire la douleur d'une mère, et son cri sonne comme si c'était elle qui avait perdu un enfant.
De Nadège à Naelle il n'y a que deux consonnes et on comprend vite, bien sûr, que ce roman-cri est un cri du coeur autobiographique...

On peine parfois un peu à s'y retrouver dans son capharnaüm mais il faut encaisser son désordre jusqu'au bout, notamment jusqu'aux trois dernières pages du final qui m'ont fait oublier mes agacements d'un peu trop de foutoir.
Car ce final, qui claque sur une porte fermée, je l'ai trouvé très réussi.

Et d'ailleurs la vraie vie c'est souvent du bazar... 

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