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Critique de Darkhorse


Voilà le monstre épique de Steven Erikson, un récit long, dense et d'une extrême richesse. Une lecture intense et mémorable.

Nous sommes de retour sur le continent de Genabackis et l'action se déroule en parallèle de celle du deuxième tome. Les personnages du premier livre reviennent, et bien des nouveaux font leur apparition. Un vrai défilé de héros, de dieux, d'aspirants dieux et de bien d'autres créatures qui vont, chacun, évoluer de la plus intéressante des manières sous la plume de Steven Erikson.
Une plume que j'ai trouvée fantastique, grâce aussi à un très bon boulot de la traduction. L'auteur va arriver à distiller un humour qui fonctionne à côté de moments épiques, de réflexions philosophiques, de sublimes passages spirituels ou encore de l'horreur la plus terrible.

Nous retrouvons les boss des Brûleurs de Ponts, Dujek Unbras et Mésangeai. Ils vont s'allier à Anomander Rake et Caladan Rumin, ainsi qu'a d'autres peuples : Barghasts, Rhivis, Irréguliers de Mott... pour contrer une menace commune. Une menace qui a pour nom le Domin de Pannion, une armée de fanatiques mystérieuse et terrible, puisqu'elle compte dans ses rangs les paysans asservis et affamés qui sont transformés en cannibales.
Un autre ennemi s'immisce peu à peu dans ce conflit par l'intermédiaire des garennes. Un poison que rien n'arrête, une force très ancienne.

Dans ce récit, passé et présent se rejoignent, mais personne n'est capable de prédire l'avenir. Les anciens peuples ressurgissent, les dieux oubliés se cachent. Certaines divinités tombent en disgrâce, d'autres émergent et c'est grâce à une fantastique mythologie que l'auteur déroule un récit d'une profondeur et d'une complexité qui font de ce livre un chef d'oeuvre !
Les implications sont nombreuses, à travers ce roman, mais aussi par rapport aux précédents, ce qui accentue le sentiment de monstre épique que l'on est en train de dévorer...

Impossible de résumer la chose en quelques lignes, je peux citer les facéties de Piocheuse et Mêle, les Brûleuses de Ponts, ainsi que les parties de jambes en l'air de Hetan (pauvres hommes...) pour les nombreux sourires que j'en ai tirés. Je peux également parler des capacités hors normes de Ben le Vif, qui se révèle enfin dans ce tome. Ou encore le tragique destin des T'lan Imass, histoire monumentale aux nombreux événements qui semble ne jamais prendre fin.
Mais ce sont surtout les aventures d'Itkovian et de la Mhybe qui m'ont le plus marquées.
La compassion sans faille du Bouclier-Enclume est bouleversante, tellement bien racontée et profondément spirituelle. le destin de la Mhybe est terrifiant, et trouve une conclusion elle aussi très profonde qui montre qu'Erikson a énormément travaillé son histoire pour en arriver à un tel résultat d'interactions entre ses personnages.

Une chose, une seule m'a déplu :

Les autres personnages sont fantastiques, ils ont tous un énorme intérêt, à l'instar des Seguleh, dont j'espère en savoir plus dans les prochains tomes.
Le traitement de Grognard est superbe, sa transformation singulière et sa psychologie en font un personnage attachant. Et que dire de Kruppe ? Rien qu'à le mentionner j'ai envie de me marrer, mais aussi de l'admirer et surtout de me poser pleins de questions...

Beaucoup de choses nous sont ici révélées et c'est parfois difficile de faire tous les rapprochements. Mais le plaisir est bien là, un plaisir qui prend différentes formes.
Si les garennes, les anciens peuples et le rôle de Paran sont plus développés dans ce tome, de nombreuses choses restent encore à découvrir à leur sujet. Steven Erikson a encore beaucoup à raconter...
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