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Critique de Zazette97


"Tout ce que nous aurions pu être toi et moi si nous n'étions pas toi et moi" est le premier roman de l'écrivain espagnol Albert Espinosa. Il paraîtra en librairie dès le 11 avril.

Marcos attend la dose de Cétamine qui devrait lui permettre de se passer de sommeil pour le restant de ses jours. Profondément bouleversé par la mort de sa mère, cette seule dose l'empêcherait de rêver d'elle et de prolonger chaque nuit la douleur de sa perte.
Sur le point de s'injecter le produit, il aperçoit au milieu de la place voisine une femme qui exerce sur lui une évidente attraction, sentiment qui lui était jusque là inconnu.
Alors qu'il s'apprête à aller à sa rencontre, son chef l'appelle pour lui demander de le rejoindre d'urgence afin d'utiliser son don sur un extraterrestre.
Marcos tente de lire en lui mais se heurte à un mur. Se pourrait-il que cet étranger possède comme lui ce pouvoir de ressentir les souvenirs des autres ? Que peut-il donc lui apprendre sur cette femme qui a choisi de le suivre ?

Je pense qu'à la lecture du résumé, vous aurez compris que ce livre n'est pas vraiment banal.
Marcos est un curieux personnage dont on ne sait pas grand chose si ce n'est que sa mère a eu une importance capitale dans sa vie.
Tous deux ont parcouru le monde ensemble au gré des spectacles de danse mis en scène par sa mère. Leur relation était fusionnelle et marquée par la personnalité forte de cette femme qui, telle un mentor, encourageait son fils à tendre l'oreille, à observer attentivement le monde et les êtres autour de lui.
Une femme qui possédait ses théories sur tout et abordait sans tabou le sujet de l'amour et du "moi sexuel".
Le décès de cette femme indispensable lui a fait perdre ses repères tant il se définissait à travers elle.
Tout au long du récit, des souvenirs communs se rappellent à lui. Il se remémore ses propos qui résonnent telles des injonctions l'ayant toujours accompagné, voire même façonné.
Cet homme qui semble mort en même temps que sa mère sera sauvé par cette double rencontre avec l'étranger et cette mystérieuse femme qui, chacun à leur manière, lui apprendront qu'il existe un "après", d'autres possibilités qui s'offrent à lui dont il n'avait jusque là pas conscience.

L'ambiance qui règne dans ce roman est particulière, un brin fantastique, comme hors du temps. La référence à Murakami dans le résumé est judicieuse tant on a l'impression de se retrouver dans un Madrid où la vie continue de s'écouler à 3h du matin , une sorte d'univers parallèle au temps suspendu.
Cette référence vaut également pour cette écriture sensorielle qui accompagne les pensées intérieures et les souvenirs de Marcos.
J'ai également pensé à du van Cauwelaert pour le côté mystique et au "Petit Prince" de Saint-Exupéry pour le caractère initiatique de ce roman.

Pour vraiment apprécier cette histoire, il faut pouvoir laisser de côté son esprit cartésien, rentrer dans le jeu et se laisser séduire par la théorie fantaisiste énoncée dans ce roman, chose que je n'ai pas réussi à faire.
J'ai également eu un certain mal à m'attacher à ce personnage fade qu'est Marcos. Entre les théories envahissantes de sa mère et ce don qui lui permet de sonder les souvenirs des autres, j'ai eu l'impression que cet homme ne vivait que par procuration, sans existence propre.
Il est des livres qui ne sont tous simplement pas faits pour nous.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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