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Critique de EFar


EFar
13 septembre 2011
Vous me direz que c'est une drôle d'idée de lire la biographie d'un homme d'état. Et puis cette approche sous l'angle du Chef de Guerre, ça fait petit garçon qui joue aux soldats de plomb. D'ailleurs il a beaucoup joué aux petits soldats, ce cher Winston.

Churchill m'inspire une tendresse incompréhensible : il est comme une sorte de lointain grand-père qui aurait sauvé le monde en tenant tête à Hitler, le plus inquiétant des méchants ; une figure tutélaire rassurante, avec son visage poupin, ses airs un peu roublards, un peu gouailleurs, et sa férocité de pittbull quand il s'agit de faire face aux nazis (et des fois je me demande si ce n'est pas grâce à lui qu'on aime les bulldog).

Et puis j'ai toujours été intrigué par son prix Nobel de littérature.
De ce côté-là, je n'ai pas découvert grand chose dans ce livre. Ce qui ne m'a pas empêché de l'apprécier. Agréablement écrit, le portrait que dresse Carlo d'Este est saisissant, très complet et pas barbant pour deux sous. J'ai lu cette biographie comme un roman, sauf dans certains épisodes de la seconde guerre mondiale où la marotte de l'auteur - l'histoire militaire - le pousse dans des démonstrations indigestes.

Churchill a eu plusieurs vies, tour à tour enfant précoce et triste, militaire ambitieux, champion de polo, aventurier, correspondant de guerre, leader charismatique, stratège calamiteux, politique opportuniste puis dépassé, inventeur militaire, chef de guerre âgé et colérique…sa vie est un terreau fertile au romanesque.
Et cela d'autant plus que Carlo d'Este met en lumière son romantisme, même dans la guerre : insensible au danger physique, Churchill a vécu sa vie en fonction de code du 19ème siècle ; il fut sans doute des derniers victoriens du Royaume-Uni - pour le meilleur et bien sûr pour le pire : parlez donc de Rule Brittania aux irlandais.

Au final, en affrontant Hitler pied à pied pendant près de 10 ans, Churchill a peut-être sauvé, outre notre liberté, les valeurs du 19ème. Un code moral qui en France a été abattu net par le comportement misérable de notre Pétain national.
C'est peut-être à cause de Churchill que l'Angleterre vit toujours dans l'ombre de Victoria, et que cette société supporte comme leader une Thatcher ou un Cameron.
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