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Critique de April-the-seven


Merci à ceux qui ont voté pour le rendez-vous mensuel du “À vous de piocher !”, car j'ai enfin pu découvrir le premier tome de cette saga plus que prometteuse. Depuis le temps que j'en entendais parler ! Avec le Joyau, il n'y a pas le temps de s'ennuyer et cette histoire a remué en moi bien des sentiments contradictoires. Une dystopie sur fond de fantasy, une couverture qui laisse rêveur et une trame diablement efficace.

La vie de Violet Lasting a changé lorsqu'elle avait douze ans. Elle vit dans une société hiérarchique sous forme de cercles. Plus vous vous approchez du Joyau, le coeur du cercle, et plus la population y est riche et prestigieuse. Issue d'une famille du Marais (le rang soumis à la misère), elle a néanmoins des capacités qui font d'elle un met de choix pour les nobles du Joyau. Ces nobles, ces dirigeants de la royauté, sont dans l'incapacité de procréer, et font donc appel aux Mères Porteuses du Marais, celle qui, comme Violet, peuvent rendre le foetus viable. Lorsqu'elle est diagnostiquée Mère Porteuse, Violet perd jusqu'à son identité, elle est arrachée à sa famille et intègre Southgate en vue d'être achetée à l'âge de seize ans. Elle devient ainsi le lot 197, la propriété de celle qui se portera acquéreuse lors de la vente aux enchères.

Globalement, j'ai passé un bon moment avec cette lecture. L'univers en lui-même est vraiment bien construit, et même si on part avec de nombreuses questions, les énigmes trouvent peu à peu leurs réponses. Je me suis facilement prise au jeu et j'ai rapidement détesté cette société élitiste et cruelle, qui n'hésite pas à déshumaniser leurs victimes pour les traiter comme des meubles ou des animaux de compagnie.

Cet étalage donne envie de vomir, de s'insurger, de se rebeller. Les Mères Porteuses se trouvent dans une situation indémêlable, et les mots “prison dorée” prennent alors tout leur sens. C'est assez insoutenable d'assister aux déboires de Violet. En plus de la compassion qu'elle nous inspire, on ne peut s'empêcher d'être en colère contre cette forme d'esclavagisme.

Amy Ewing nous entraîne dans une société où les faux-semblants et les manigances sont au coeur de tout. le Joyau est une jungle tapissée de soieries et de sourires déguisés. C'est un monde sans pitié, où les plus faibles n'ont pas leur place, où les héritiers constituent le nerf de la fortune. Et les pauvres jeunes filles comme Violet ne sont que des pions, des pièces maitresses, mais remplaçables, qu'on peut jeter à la poubelle sans même sourciller. Derrière cette opulence se cachent une véritable noirceur, un agencement cruel plein de faux-semblants.

Découvrir le Joyau à travers la douce Violet renforce encore plus cette impression de malfaisance. C'est une héroïne sensible et agréable au possible. Elle est tiraillée entre son désir de rester à tout prix en vie et sa soif de représailles. Son ressentiment s'explique très bien, et c'est horrifié que l'on assiste à son parcours semé d'embûches.

Pour avoir lu Red Queen quelques jours avant, j'avoue qu'il m'est arrivé à plusieurs reprises de confondre les deux intrigues. Non pas qu'elles soient en tout point semblables, mais il y a de petites similitudes, et je me suis parfois emmêlé les pinceaux.

J'ai été assez déçue par la venue d'Ash, avec l'impression que cette romance était “forcée”, pas naturelle, surfaite. le livre étant assez court, l'air de rien, je trouve que l'histoire d'amour arrive comme un cheveu sur la soupe, sans être transcendante. À mon sens, le roman aurait été plus sympa sans ce foin fait autour du garçon. Au contact d'Ash, Violet est totalement métamorphosée. On peut mettre ça sur le compte de l'âge et de l'inexpérience, toujours est-il qu'elle devient mignarde, et c'est agaçant. Et Ash est tellement linéaire qu'il est difficile d'accrocher avec lui. Il est là sans être là, il n'existe que parce que Violet n'a d'yeux que pour lui. Autrement, il n'apporte rien de marquant.

En revanche, j'ai eu un très bon feeling avec la Duchesse du Lac et Raven qui sont les fortes têtes de ce roman. La Duchesse du Lac parce que sous ses airs de femme froide, calculatrice et impitoyable se cache une fragilité. Elle est complexe et peut montrer de nombreuses facettes en totale opposition les unes avec les autres. C'est un personnage nuancé, qu'on ne peut pas cataloguer. Raven, elle, est l'amie tête brûlée, celle qui se bat, qui se donne entièrement pour les causes qu'elle embrasse. Sa relation avec Violet est sincèrement touchante.

En résumé, même s'il n'y a pas énormément d'action à proprement parler, Amy Ewing navigue dans les rouages d'une monarchie corrompue, avec un sens du détail aiguisé. le Joyau est un bon livre, avec une base intéressante et une histoire parfois bouleversante. Malgré une romance un peu trop facile et une héroïne parfois trop sirupeuse, j'ai passé un bon moment, et j'ai bien envie d'enchaîner avec le tome 2.

Lien : http://april-the-seven.weebl..
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