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Critique de kielosa


La criminalité dans le département du Nord de la France n'étant apparemment pas trop terrible, cela a permis à Roger Facon, ex-inspecteur de police à Lille Wazemmes, Douai, où il est né en 1950, et Aniche, où il a été l'adjoint du maire, d'écrire une impressionnante collection de plus de 30 polars. De "Mort au Gourou" en 1979 à "Fulcanelli, Commandeur du Temple" , 38 ans après, en 2017. Quand bien même si Douai ne ressemble en rien au Chicago des "Roaring Twenties" (les années 1920 rugissantes) et d'Al Capone, le score de Facon est remarquable !

Et je me sens un peu gêné que je n'ai jamais rien lu de lui et qu'il aura fallu l'excellente critique de notre amie Pecosa du 7 avril dernier sur Babelio et un titre qui appelle à mes sentiments patriotiques pour que j'y arrive, enfin.

En effet, "Le lion des Flandres" est un grand classique chez nous, publié par Hendrik (Henri) Conscience en 1838, la jeune Belgique venait de célébrer à peine ses 8 ans. Ce Conscience (1812-1883) passe pour "l'homme qui a appris son peuple à lire", et a des rues, boulevards et places .... qui portent son nom un peu partout en Flandre. Ainsi, mon père avait son entreprise de transports publics sur la Place Conscience à Renaix (Ronse) et pendant 2 ans j'ai habité comme étudiant dans la Rue Conscience d'Anvers.

Mais c'est finalement surtout le sujet du livre qui m'a intrigué : un polar situé en France pendant le gouvernement du Front populaire (avril 1936-avril 1938), sous la présidence de Léon Blum, avec Roger Salengro à l'Intérieur, Yvon Delbos aux Affaires étrangères, Vincent Auriol aux Finances, Paul Bastid au Commerce et Irène Joliot-Curie au secrétariat d'État à l'Éducation nationale. Le gouvernement qui a introduit entre autres la semaine de 40 heures et les congés payés. Mais une période mouvementée, en France par les réactions multiples de la droite et des grèves constantes, et en Europe à cause de sinistres individus comme Mussolini, Hitler, Franco....

Que l'inspecteur de police, Roland Frémont, le héros du récit, soit nommé aux "affaires réservées" du cabinet du ministre de l'Intérieur Roger Salengro avait réellement de quoi me tenter. le lion des Flandres, car originaire du Nord et connu pour son abondante coiffure, chez la grande victime de la droite qu'a été après tout Roger Salengro, qui s'est suicidé le 17 novembre 1936, après une véhémente campagne de diffamation. Le "fake news" est loin d'être un phénomène tout récent !

Je voulais comprendre pourquoi l'ancien maire de Lille, face à la calomnie, a décidé à l'âge de seulement 46 ans d'ouvrir les robinets de sa gazinière (après avoir délicatement enfermé son chat dans une autre pièce) ? Cet ouvrage ne me l'a, hélas, pas vraiment permis. C'est la raison pour laquelle j'ai éprouvé le besoin de me commander une des 3 biographies existantes, notamment celle publiée par Christian Blanckaert "L'Affaire Salengro : Chronique d'une calomnie" en 2004. Les 2 autres biographies sont de Jacques Rouvière et Daniel Bermond.

Et comme ce sont avant tout les accusations venant d'Henri Béraud (1885-1958) dans l'hebdomadaire politique "Grégoire", qui ont conduit Salengro à sa mort, je me suis aussi commandé la biographie de cet écrivain et polémiste écrit par Jean Butin, de Lyon, et sorti en 2002.

L'histoire policière ne m'a pas emballé. Il y a à mon goût un peu trop de personnages qui manquent de profil psychologique et qui, au fond, ne font que défiler dans les 65 chapitres brefs de l'opus. Pour la même raison l'on se pose également des questions sur la psyché des protagonistes principaux.

En revanche, j'ai bien aime le téléfilm produit par Yves Boisset en 2009 avec un très convaincant Bernard-Pierre Donnadieu dans le rôle du maire et ministre Ch'ti.

Je regrette si je n'arrive pas à montrer plus d'enthousiasme pour ce livre de Roger Facon et je présume qu'il vaut mieux vous fiez à l'avis de notre amie Pecosa.
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