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Critique de BurjBabil


J'ai décidé de faire une petite publicité pour un livre édité il y a un moment alors que les smartphones Xiaomi commençaient à peine à faire parler d'eux.
Alors que je le trouvais un peu trop occidentalo-centré, les références aux États-Unis étant systématiques, c'est en lisant un pamphlet sur le même sujet, bien pire, bien plus comique et agressif que j'ai chroniqué il y a peu que je décidais de donner envie de s'intéresser au travail de M. Fairbank, très supérieur à tous points de vue.
Chaque partie du livre (quatre) comporte plusieurs chapitres (quatre ou cinq) et l'ensemble balaie la totalité de l'histoire chinoise.
Les premiers chapitres sont ainsi très instructifs : y sont présentés la géographie du pays, des plaines côtières du Nord aux rizières du Sud, l'Asie centrale, agrémentée de quelques cartes un peu datées. Tous les aspects importants de ce rapport à la géographie sont systématiquement questionnés.
On y parle de ce que cela implique sur ses habitants, la dualité Nord Sud, steppes et zones cultivées etc...
Puis nous passons à l'histoire, la religion, confucianisme et Bouddhisme, la succession des dynasties : Ming, Qing . . . , la chine impériale et son expansion, la république chinoise...
Enfin, l'époque « moderne » et la résistance à l'invasion nippone, les nationalistes (Taïwan aujourd'hui) et les communistes.
La quatrième partie (quatre gros chapitres) se concentre sur la république populaire de Chine.
Cela s'arrête en 2004 hélas, ce qui, à la vitesse où se déploie la puissance chinoise, mériterait largement une réédition actualisée (du travail en perspective car l'auteur est décédé mais il serait intéressant d'imaginer une succession intellectuelle...). Ceci pour comprendre « l'esprit » chinois d'aujourd'hui. On ne peut décemment pas saisir la mentalité d'un peuple, de ses dirigeants, ses institutions si on ne maîtrise pas les subtilités de son histoire.
Il se trouve que l'auteur insiste beaucoup sur l'idée de démocratie, de liberté individuelle comme grille de lecture de cette société complexe. Défaut étatsunien ? le travers de ce texte : présenter nos sociétés « démocratiques » comme un but à atteindre, même pour les chinois, alors que sa description nous fait comprendre que ces deux types de sociétés ont certainement à apprendre l'une de l'autre pour élaborer (sans la guerre prévue par d'autres) les rouages d'une société plus juste, plus humaine finalement.
Mais hormis ce biais qui ne concerne que la fin de l'ouvrage, tout le reste mérite le détour. Et comparé à d'autres productions, ce biais reste acceptable (bien que critiquable mais dans la mesure du raisonnable, aucune vindicte n'étant à reprocher).
Bref, un ouvrage de référence pour qui veut comprendre l'esprit chinois.
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