AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de victoryhelene


« On peut survivre à tout quand on survit à sa mère »
Voici la morale de ce premier roman fort et puissant.

J'ai été happée dès le premier chapitre qui donne de suite le ton, mêlant violence et poésie pour évoquer la naissance de la narratrice. Elle présente avec un recul glaçant toutes les tentatives maternelles pour se débarrasser avec « ingéniosité » de « cette excroissance malvenue ». Les mots sont durs, ils tranchent dans le vif. L'humour se fait ironie voire cynisme, « Maman m'aime tellement que pendant les mois où mon pronostic de vie est réservé elle ne mange pas un seul bonbon ».
Et en parallèle, on trouve de la douceur, de la lumière, de l'espoir. La narratrice fait montre d'une ténacité à toute épreuve et semble tenir sa force de toutes ses épreuves démesurées.

Ce mélange de tonalités et ce regard lucide de la narratrice parcourent l'oeuvre qui retrace les différentes strates de cette famille algérienne où règne une violence ancestrale. le livre rapporte sa vie, de l'histoire de sa naissance à son émancipation au moment de l'obtention de son Bac, en passant très largement par l'évocation de sa mère Vendredi. Une histoire de femmes donc, qui évolue au fil de l'Histoire. le livre est ainsi l'occasion de parler de l'Algérie, de la guerre d'Algérie, de religion, d'immigration.

Mais c'est surtout l'histoire d'une relation complexe entre une mère et sa fille. Les coups pleuvent de mère en fille, brimades physiques et psychologiques quotidiennes. Un harcèlement permanent. Haine et amour s'entremêlent.

Une histoire de liberté aussi, en particulier de la liberté que doivent gagner ces algériennes. Soumises aux carcans de leur condition. Des filles, épouses, mères, mais jamais femmes finalement. La narratrice gagnera sa liberté grâce aux mots, aux auteurs et poètes, à la culture.

Une lecture qui m'a soufflée.
Commenter  J’apprécie          3418



Ont apprécié cette critique (27)voir plus




{* *}