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Critique de gouelan


La belle retraite est une nouvelle glaçante.
Glaçante car elle ressemble à demain, parce qu'aujourd'hui en prend le chemin.
Sauf qu'ici on s'y prend différemment.

Pour avoir une belle retraite, travaillons vite, travaillons en dormant à peine, sans perdre de temps pour manger, prendre soin des enfants, lever le nez en l'air.
Les adultes avalent une pilule et hop ! ils sont ultra-performants, ultra rentables. Les enfants à partir de douze ans sont fortement incités par leurs parents, leurs enseignants, à se droguer à petit feu. de meilleures études, plus courtes, et les voilà plus rapidement sur le marché du travail qui ne demande qu'à les avaler, peu importe qu'ils soient tout maigres et le regard vide. Ce qui compte c'est le rendement, la vitesse. Être plus tôt à la retraite et se la couler douce.

Enrichir et s'appauvrir. Terminer sa belle retraite sur un lit d'hôpital. Ne plus penser, consommer, se fondre dans la masse. S'oublier. Oublier de vivre. Se dépêcher de polluer, de s'intoxiquer. S'illusionner avec des rêves fabriqués, uniformes, des voyages clés en main sur des sentiers battus et rebattus. Des objets dernier cri jetables et renouvelables, qui nous rendent sourds et aveugles à la réalité, à la simplicité. Être un pion sur un échiquier qui flambe. Et tout ça pour quoi ?

Dans cette nouvelle, les gens n'ont d'ailleurs plus le temps de partir en vacances, de se poser, de parler en dehors des échanges téléphoniques pour le travail. Ils travaillent. Le rêve sera pour plus tard.

Une nouvelle percutante qui aurait pu faire un bon roman.
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