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Critique de Sofiert



Michael Farris Smith nous a déjà proposé plusieurs romans tendus et sombres mais qui laissent apparaître une terrible beauté dans les luttes de ses personnages pour fuir ou vaincre la cruauté et la violence auxquelles ils sont confrontés.

Il reconstitue, dans son dernier roman, un avenir inquiétant dans lequel des ouragans frappent le Sud des États Unis avec une grande régularité. Ces intempéries violentes ont fait fuir une grande partie de la population, seuls les plus pauvres continuent à subir les ravages climatiques et la désertification de la région.
Les commerces et les entreprises ferment les uns après les autres, et le gouvernement américain a abandonné la région. Pour survivre, certains pillent les maisons abandonnées pour vendre la ferraille.
" Les habitants avaient été nombreux à fuir le Mississippi et la Louisiane en laissant la plupart de leurs possessions derrière eux. Tantôt Wade considérait son activité comme du vol. Tantôt il la considerait comme du recyclage. Il ne manquait jamais de la considérer comme de la survie. "

La fille de Wade apparaît dès le début du roman dans une situation désespérée. Son bébé dans les bras, elle court pour fuir des hommes armés qui recherchent son compagnon.
Holt a en effet dérobé de l'argent et un trousseau de clés alors qu'il était employé par une secte religieuse et les séides de la prédicatrice sont à ses trousses.

L'auteur dénonce ici les escrocs qui exploitent les crises environnementales, tout comme ils avaient profité des crises économiques, en faisant miroiter un monde meilleur.
" Elser, la dirigeante charismatique, qui fumait cigarette sur cigarette, offrait la rédemption aux populations dévastées de la Louisiane et du Mississippi, dans des lieux, presque entièrement désertés par le gouvernement où le nombre d'habitants diminuait chaque jour, cependant la mission venait leur servir des alléluias et des Dieu-soit-loué mijotés dans la poêle de la peur et de la haine. "
C'est sur la crédulité de ceux qui ont tout perdu et qui ont toujours entretenu des relations de dépendance vis à vis de la religion que se construisent les fortunes des prédicateurs.

Pour moi, ce roman de Michael Farris Smith n'est pas le meilleur.
Les retrouvailles difficiles entre Jessie et son père sont certes convaincantes et émouvantes, tout comme le contexte et le cadre sont parfaitement campés. On retrouve ici une narration qui s'attarde auprès de ceux qui souffrent et peinent à exprimer leurs sentiments.

Mais les relations entre Holt et la prédicatrice restent beaucoup trop floues et la fascination réciproque est à peine esquissée jusqu'à finir en impasse.
Le dénouement dans les souterrains, en forme de course-poursuite, est sans doute rédigé avec efficacité mais ne donne que des réponses évasives. Cet "abîme" que l'auteur nous promettait fait un flop et nous laisse dans la perplexité.
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