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Critique de Bill_Veuzay


De nombreuses choses m'ont déplu dans ce troisième épisode de la guerre de la faille. [Attention, cette critique comporte des extraits ; pour ceux qui voudraient tout avoir à découvrir, passez directement au dernier paragraphe ;-) ]

Tout d'abord, la construction du récit, trop convenue, trop surfaite : on part pour une quête, on se fait attaquer, c'est sans espoir, mais on s'en sort quand même sans trop de dégâts, on repart poursuivre notre but, on se refait attaquer, on croit avoir touché le fond mais on creuse encore, etc. C'est une suite ininterrompue d'actions, les personnages et leur caractère (que je trouvais bien développés et intéressants dans l'épisode précédent) ne sont même pas effleurés.

Cet enchaînement de péripéties a entraîné une surenchère de violence que je n'ai pas aimée. Dans une histoire de guerre, me direz-vous... Mais non . Cette fois, ce sont davantage les propos qui sont violents : on tombe directement dans le gore et dans le cruel... Mais surtout le gore. Les héros combattent des ennemis qui n'ont plus rien d'humain : des morts-vivants tout d'abord, et là c'est une véritable boucherie qui nous est décrite avec force détails.
Par la suite, ça se calme un peu avec les zombies, en revanche on trouve... ça : "Un être de pure terreur, une créature issue des horreurs les plus absolues, s'abattait du haut du ciel sur l'abbaye (...). Haute de six mètres, elle semblait avoir été faite de tout ce qui pouvait inspirer le dégoût à n'importe quel être sain d'esprit. Ses ergots noirs luisaient au bout d'une parodie de serres de rapace attachées à des sortes de cuisses de chèvre. Mais au lieu de hanches, on ne trouvait que des replis de graisse, de gros anneaux gras tremblotants, qui pendouillaient au bout d'un torse vaguement humain. le corps entier suintait, ruisselant d'une substance épaisse semblable à une sorte d'humeur. Au beau milieu du torse de la chose, un visage bleu mais parfaitement humain aux yeux agrandis par l'horreur se tortillait et hurlait des insanités, comme s'il répondait aux puissants rugissements de la chose. Celle-ci possédait deux bras énormes couverts de muscles et démesurément longs comme ceux des singes. En outre, elle luisait faiblement, changeant sans cesse de couleur, passant du rouge à l'orange, puis au jaune et ainsi de suite par toutes les couleurs du spectre, pour revenir au rouge (...). le plus horrible restait encore la tête, car -suprême cruauté- celui qui avait façonné ce monstre difforme l'avait orné d'une tête de femme, assez grande pour convenir à ce corps mais parfaitement normale."
En fait, tout, dans ce livre, est décrit comme "pure terreur" et "horreur absolue" ; or pour moi, la bestiole présentée plus haut, mi-homme, mi-rapace, et aussi mi-chèvre et mi-singe (et qui clignote en plus !), tient plus du comique et du ridicule. le pire, c'est que quelques centaines de pages plus loin, l'auteur remet le couvert : "Les créatures, nues, étaient grotesques mais humanoïdes. Il s'agissait clairement de mâles, au torse puissant et à la peau bleue. Leurs épaules et les muscles de leur poitrail se tendaient au rythme du battement de leurs énormes ailes de chauve-souris. Elles avaient des têtes de singe sans poils et de longues queues préhensiles qui fouettaient l'air."
Grotesque, c'est le mot.

Troisième reproche : l'apparition d'une certaine vulgarité que je n'avais pas trouvée dans les précédents tomes. Par exemple, au sujet de la première créature décrite ci-dessus (je n'arrive même pas à me la figurer mais je m'en souviendrai toute ma vie je crois), on pourra entendre l'un des principaux protagonistes -un jeune garçon d'une quinzaine d'années- se vanter de l'avoir "farci[e] par le cul". Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. J'imagine que ça se voulait comique... mais c'est juste grossier.

Quatrième regret, les dialogues, plus clichés encore que dans les deux premiers livres : "Il y a toujours de l'espoir, Arutha ConDoin."

Une bien longue critique pour un livre que je n'ai pas dévoré comme les précédents (alors qu'ils étaient tout aussi convenus), un récit poussif et qui m'a plus d'une fois fait pousser des soupirs de consternation. Pour moi, un seul constat : l'auteur a voulu en faire TROP : à trop faire dans le fantastique il tombe dans l'ubuesque, à trop vouloir faire dans le comique il tombe dans le potache à tendance grossier. C'est vraiment dommage... Espérons que le quatrième et dernier tome de la série remontera la pente !
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