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Critique de Perlaa


Partir "traverser l'Europe comme un clochard" et relier à pied Londres à Constantinople. Voilà bien le projet de Paddy, 19 ans, à la veille de 1934.
Le temps des offrandes constitue la première partie d'un ensemble qui en comptera trois. de décembre 1933 à avril 34 le voyageur-écrivain remontera le Rhin puis le Danube jusqu'à Esztergom en Hongrie.
Pour ce fils de bonne famille le départ est une échappatoire. Il part le coeur léger, un faible pécule en poche avec l'intention de trouver refuge dans des granges ou des étables
Un beatnik avant l'heure? Pas vraiment. On est frappé par sa détermination sans faille et son appétit de connaître. de suite, dès la Hollande, il noue facilement des contacts, se fait accepter par des inconnus et trouve de nouveaux amis pour deux ou trois jours.
La politique n'est pas l'objet du livre. La sérénité de Paddy dans une Europe où les bruits de botte se font entendre est contagieuse. Il se justifiera en parlant de son "immaturité politique ".
Voyageur déterminé avec une empathie communicative et une curiosité intellectuelle insatiable en littérature, architecture, peinture, ...et une capacité à engranger des images, à les développer, à les nourrir d' humanisme et d'universalisme.
Réécrites par l'auteur 40 ans plus tard les notes de voyage s'étoffent sans que l'on ne puisse toujours distinguer la part du ressenti original et du travail d'enrichissements, fruit d'une vie captivante. Quelques passages du journal, perdu puis retrouvé, laisse penser que l'écart n'est pas si grand.
L'enthousiasme et le pouvoir de nostalgie restent intacts. Plaisir de trouver un monde accueillant en train de basculer, une "époque de ravissement" où l'hospitalité n'est pas un vain mot, une Mitteleuropa dont "les mots croassaient ...des gloires passées ".
Un témoignage brillant d'un monde ancien  avant que la décennie suivante ne le balaie brutalement.
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