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Critique de cedratier


« le radeau de la Gorgone, promenades en Sicile » Dominique Fernandez (photos de Ferrante Ferranti) (Grasset, 370 pages)
C'est un peu le dictionnaire amoureux de la Sicile de Dominique Fernandez, essayiste et romancier français né en 1929, « premier académicien ouvertement gay », italianiste renommé et grand voyageur, avec des photos en noir et blanc de son compagnon Ferrante Ferranti. Malgré une ou deux longueurs (pour qui le lit sans être sur place du moins) et ici ou là un ton désuètement aristocratique voire légèrement condescendant, c'est une magnifique promenade que nous propose l'auteur, écrite dans une très belle langue, où l'humour a toute sa place. Une richesse culturelle et historique impressionnante, des références nombreuses, des anecdotes savoureuses ou émouvantes, une très intelligente capacité d'analyse et de présentation finement vulgarisée des œuvres d'art (monuments, sculptures, tableaux), une sensualité gourmande qui va de la cuisine traditionnelle aux mille parfums des paysages écrasés par le soleil, une belle curiosité pour les autochtones, voilà tout ce qui donne envie de suivre ce guide exceptionnel. On passe des expériences folles d'un Frédéric II, roi de Sicile, aux statues de la villa des monstres de Palagonia, des églises baroques innombrables à une représentation d'opéra contemporain au cœur des ruines d'un village ravagé par un tremblement de terre, de l'art grec au style Liberty, des descriptions du travail dans des mines de sel aux dégustations de gelati, d'un éblouissement sur une statue d'éphèbe du classicisme grec dans un musée minuscule à une observation lucide et chaleureuse sur le situation des femmes, bref, on se laisse gagner par la « sicilitude » que l'auteur a si bien su nous dévoiler… On peut juste regretter que la carte qui figure en fin d'ouvrage soit trop sommaire (nombre de lieux cités n'y sont pas repérés), et que les photos, parfois maladroites, ne soient pas toutes référencées. Mais pour un livre publié en 1988, il garde tout son intérêt et sa magie, qu'on connaisse ou pas la Sicile.
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