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Critique de MassLunar


Avec Talion , le dessinateur Sylvain Ferret qui s'est déjà illustré pour une bd de type gothico-steampunk avec Les Métamorphoses 1858 signe pour la première fois le début d'une oeuvre complète qu'il a lui-même écrit et dessiné. Un premier tome d'une bd post-apo prometteuse dans un univers qui concentre tout le bon grain d'une science-fiction sombre en phase terminale...

Graphiquement, Talion nous emporte facilement dans un monde à la fois cloisonnée et profond à travers cette ville tentaculaire coupée en deux avec les pauvres miséreux vivant reclus dans la pollution tandis que les nobles sont dissimulés dans les hauteurs bien à l'abri dans leurs hautes tours. Sylvain Ferret nous propose un environnement nihiliste avec une architecture vertigineuse qui semble défier les lois de la gravité comme il nous le montre avec une première planche nous emprisonnant entre quelques tours de cathédrales renversées.

Pour accentuer ce vertige, le dessinateur nous égare parfois avec des plans aériens solides tout en concoctant une ambiance figée supportée par une architecture tout en pointes et un délicat choix de couleur froides surfant autour du bleu-gris. On ressent un réel amour d'un certain imaginaire de la part de Sylvain Ferré sans doute inspiré par des films tel que Blade Runner ou Dark City pour construire cet univers de sf un peu désoeuvré.

Côté scénario, le constat est un peu plus hésitant. Forcément, quand on s'attaque à un monde aussi ambitieux, l'intrigue doit être bien équilibrée. Peut-être que l'auteur aurait du proposer un peu moins de personnages et se concentrer sur ce duo. de ce fait, certains personnages sont peu marquants comme les duchesses dont on n'arrive pas vraiment à cerner les motivations. le scénario est inutilement nébuleux alors que nous devinons que l'auteur aborde des sujets classiques mais engagés telles que l'écologie ou la misère sociale. Ici, le style est plus percutant que l'histoire en elle-même mais ce premier volume reste avant tout un préambule qui va surtout réunir notre duo de héros dans leur quête pour trouver un remède à la peste qui ronge leur ville.

Un départ compliqué mais annonciateur d'un beau voyage.

Dans le même genre, je conseille La horde du contrevent en bd ou les supers titres de Mathieu Bablet !

En conclusion, ce premier tome de Talion n'est pas facile à appréhender au niveau d'une intrigue qui se disperse un peu, ne révolutionne pas certaines thématiques et ne se focalise pas assez sur son duo principal. Pourtant, il demeure un préambule réussi à un univers de sf post-apo stylée, désespéré et vertigineux grâce au style passionné de Sylvain Ferret.
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