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Critique de encoredunoir


Le simple fait de placer les aventures de Douglas Brodie, soldat démobilisé, ancien flic reconverti dans le journalisme, en 1946 plaçait la série de Gordon Ferris dans l'histoire. le portrait de Glasgow au lendemain de la guerre conférait aux deux premiers volumes de la chair et un véritable ancrage historique. Avec La filière écossaise, Gordon Ferris projette son héros au coeur de la grande Histoire, ou plutôt dans ses coulisses.
L'hiver 1946-1947 arrive et, à Glasgow, la communauté juive semble être la proie de cambrioleurs sans que la police juge prioritaire d'enquêter. C'est pourquoi Isaac, vieil ami de Brodie, lui demande de bien vouloir jouer les détectives. Très vite, les événements s'enchaînent, plaçant Brodie face à une affaire qui dépasse de loin le simple vol crapuleux. C'est en effet à une filière clandestine d'exfiltration de criminels nazis vers le continent américain qu'est confronté l'enquêteur écossais qui, très vite, va être appelé à réenfiler l'uniforme, au risque de se perdre dans ses propres souvenirs de la fin de la guerre et en particulier de ce qu'il a vécu en participant à la libération du camp de concentration de Bergen-Belsen.
Gordon Ferris met ici en place une intrigue complexe qui lui permet à la fois d'évoquer la façon dont se mettent en place les réseaux d'exfiltration des criminels de guerre nazis, la part qu'y prennent le Vatican mais aussi les États-Unis déjà tournés vers un autre combat, contre le communisme cette fois, ainsi que le conflit qui oppose alors les sionistes décidés à fonder un État en Palestine et le gouvernement britannique.
Si tout cela constitue bien plus qu'un arrière-plan historique, Ferris n'en oublie pas pour autant son héros et continue à la polir et à lui donner de la chair, à travers cette fois la résurgence des images qui le hantent depuis 1945 et le traumatisme que la révélation des crimes nazis a été pour lui. Il n'abandonne pas non plus la complexe idylle entre Brodie et l'avocate Samantha Campbell.
Bref, on retrouve ici, humour et action compris malgré tout, ce qui faisait déjà le charme des deux précédents romans mettant en scène Douglas Brodie avec ceci de plus que l'intrigue mise en place ici donne à ce roman particulier une épaisseur supplémentaire. Et si l'on laisse de côté une fin un peu alambiquée et une erreur, ou à tout le moins approximation historique sous forme d'anachronisme, on ne peut que louer Gordon Ferris qui, avec cette série de romans, allie avec talent littérature populaire de qualité et véritable réflexion sur l'Écosse mais aussi plus largement l'Europe dans l'immédiat après-guerre. Encore une belle réussite.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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