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Critique de Cigale17


Dan Fesperman nous entraîne d'abord à Berlin, en 1979. La jeune Helen Abell travaille pour la CIA. Comme la plupart des femmes employées par la Compagnie à cette époque, elle n'occupe pas un rang élevé, mais elle est chargée d'une mission de confiance. Elle doit veiller à ce que différents endroits, qui servent de planques ou d'étapes, soient toujours sécurisés afin de recevoir des agents en mission. Alors qu'elle visite une de ces planques, elle enregistre involontairement une conversation entre deux hommes qu'elle n'a jamais vus et qui, à ce qu'elle sache, ne devraient pas avoir la clé. Après leur départ arrive un troisième homme accompagné par une toute jeune femme. Il tente de la violer, ce qui provoque l'intervention d'Helen. Là encore, tout a été enregistré, volontairement cette fois.
En 2014, dans une ferme du Maryland, un couple de retraité est assassiné. Les policiers soupçonnent immédiatement Willard, leur fils âgé de 24 ans, mais qui a l'âge mental d'un enfant de 6 ans. Madame Shoat, Helen Abell de son non de naissance, ainsi que son mari ont reçu une décharge de plombs en pleine tête. Leur fille, Anna, qui ne réside pas avec eux, est rapidement prévenue par les policiers qui ne se posent pas plus de questions : ils tiennent le coupable.
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Comme dans L'Écrivain public, l'auteur s'inspire abondamment de faits et de personnages réels. Dans une postface passionnante, il fait la part entre le réel et la fiction. Tout lecteur aussi ignorant que moi dans le domaine de l'espionnage sera sans doute stupéfié par ce qu'il y apprendra et curieux d'en savoir plus… Non officiel (titre original, Safe Houses) nous promène dans deux époques. Nous suivrons tantôt la mère, Helen, ses aventures européennes et sa lutte personnelle contre un violeur récidiviste (1979), tantôt la fille, Anna, ses recherches sur le sol américain avec le détective qu'elle a engagé afin d'éclaircir le meurtre de ses parents : elle ne pense pas que son frère ait été capable d'un tel acte. Dan Fesperman adjoint à Helen deux autres femmes qui travaillent elles aussi à la CIA, mais occupent des fonctions différentes tant sur les plans professionnel que hiérarchique. Il profite ainsi de ce roman pour mettre l'accent sur le rôle des femmes, la plupart du temps tâcheronnes subalternes, subissant la condescendance, voire le mépris, des hommes occupant presque toujours un poste supérieur au leur. On suivra Helen et Anna alternativement, de coup de chance en coup dur, de fidélité en trahison, d'espoir en déception, mais l'une et l'autre emplies de détermination et de courage. Si vous aimez les intrigues trépidantes, ce roman n'est pas pour vous. Si vous appréciez les suspenses bien construits, bien écrits, sans trop de coïncidences farfelues, vous devriez beaucoup aimer ce roman. Et si en plus, l'auteur vous explique que l'élément que vous aviez trouvé un peu « gros » est en fait réellement arrivé, alors là, chapeau !
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