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Critique de Aquilon62


Rome, 1519. Il a fallu des années d'efforts et de compromis, mais maintenant, lui, Raffaello da Urbino, est un maitre pour tout le monde, LE maitre, en réalité, depuis que Michel-Ange et Léonard sont partis.

La Ville éternelle, cependant, s'est avérée être un nid de serpents, et derrière les sourires, il n'y a que de l'envie.

Depuis que, le pape Léon X l'a nommé surintendant de l'archéologie romaine, les choses n'ont fait qu'empirer. Rome cache des trésors qui appartiendraient à la papauté, mais beaucoup d'entre eux se trouvent sur les terres des familles nobles les plus influentes, qui ne les abandonneront jamais.

Ainsi, coincé entre un pape étranger et les familles dont il veut se complaire, Raphaël décide de dessiner une carte de la Rome impériale. La fugacité des intérêts individuels sera avec le temps minée par un objet impérissable. Et, en attendant, il se consacre entièrement à la peinture, à la Transfiguration et à la femme qu'il aime, Margherita, la Fornarina, sa muse et amante.

Quelques mois plus tard, cependant, Raphaël, le banquier Chigi et le cardinal Bibbiena, ses amis et mécènes, moururent dans des circonstances mystérieuses. Une vie désordonnée, dans la version officielle, mais pour Pietro Aretino, un brillant poète et ami, un esprit libre contraint à la solde de maîtres parfois indignes, et pour Margherita, les morts sont l'oeuvre d'une même main meurtrière. Et pour le trouver, ils devront dénicher un réseau d'envies, d'anciens mystères et de pactes secrets parmi les alliés les plus impensables.

Un peu plus de cinq cents ans après la mort de Raphaël, Francesco Fioretti nous livre un portrait magistral et inédit de lui, pas seulement le maître acclamé, l'architecte convoité, le préfet sur toutes les antiquités déterrées à l'intérieur, ou à un mile à l'extérieur de la ville mais aussi la victime de cette même puissance qui a fait de lui l'un des plus grands interprètes de la Renaissance, la charnière entre le monde de la beauté comme manifestation de Dieu et de l'homme et une ère de répression et de pénitence.

Alors tout ceci reste bien entendu un roman mais avouons-le il y a matière à nourrir l'imagination :
Raphaël était follement amoureux de Margherita Luti. Il a inclus plusieurs messages à l'intention de sa maîtresse dans deux de ses oeuvres : La Fornarina et La Donna Velata. La jeune femme a été son modèle pour les deux célèbres tableaux, et a peint dans ses cheveux, sur chacun d'eux, une perle. En effet, le mot latin "margarita" signifie "perle". Ceci est donc une référence directe au prénom de sa maîtresse.
Raphaël expire un 6 avril, jour de son anniversaire et vendredi saint, comme le Christ. Ce qui ne fait que renforcer la légende, qui existait déjà de son vivant. D'autant que lorsqu'il a poussé son dernier souffle, on raconte que les murs du Vatican se sont mis à trembler, et que des crevasses se sont formées, obligeant le pape à déménager dans l'appartement d'un cardinal.
Ironie du sort son ultime tableau la transfiguration (un épisode de la vie du Christ où son apparence physique change pendant sa vie sur terre, révélant ainsi sa nature divine), sera achevé par des élèves de son atelier....

Et pour ceux qui voudraient je ne saurais que conseiller la splendide biographie du maître par Antonio Forcellino, Raphaël une vie heureuse.

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