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Critique de marguerite18


Plusieurs fois relue, cette oeuvre ne m'a laissé que de bons souvenirs, à commencer par le récit des noces campagnardes d'Emma et de Charles et la description de leur pièce montée, objet d'une dictée dans mon enfance.
Ce livre est semblable à un vêtement familier qu'on revêt avec plaisir, ce qui n'empêche pas d'y découvrir à chaque fois de nouveaux sujets d'intérêt et des beautés nouvelles.
Curieusement, il commence par "nous étions à l'étude quand…", comme si le narrateur avait été camarade de collège de Charles Bovary, alors que plus jamais la première personne du singulier ou du pluriel n'interviendra dans l'histoire. Avant de rencontrer Emma, c'est d'abord le parcours de Charles que l'on suit, élève assidu mais peu doué, qui échoue - si ma mémoire est bonne - à ses examens de médecine et ne pourra devenir qu'officier de santé. Sa mère, surprotectrice, s'emploie à lui trouver une situation professionnelle et une première épouse, veuve, dont la fortune ne correspond pas aux espérances de la famille de Charles, ce que celle-ci lui fera cruellement sentir, au point de provoquer son trépas. Devenu veuf, Charles est amené à soigner le père Rouault, un fermier cossu, qui s'est brisé une jambe et à faire la connaissance de sa fille Emma, élevée au couvent et nourrie de romans et de rêves d'amour. On se demande bien comment Emma peut trouver quelque agrément à Charles, si prosaïque et si balourd, mais toujours est-il qu'elle accepte sa demande en mariage et sombre bien vite dans l'ennui et la mélancolie dont ni un changement de résidence, ni la naissance de sa fille Berthe ne parviendront à la tirer. Il faut avouer que son environnement la dessert, car si Charles est un mari aimant, il se révèle désespérément sans envergure et terre à terre. le pharmacien Homais représente un modèle de prétention et de sottise et c'est bien en vain qu'Emma tente de confier son désarroi au curé Bournisien, qui ne conçoit que les détresses matérielles. Après s'être remémorée durant des mois les délices d'un bal à la Vaubyessard, Emma prend un amant en la personne de Rodolphe, hobereau égoïste, qui l'abandonne alors qu'il lui avait fait miroiter une fuite en sa compagnie. Viendra ensuite le tour de Léon, clerc de notaire, qu'Emma retrouve à Rouen.
A vrai dire, totalement égocentrique et dépourvue de tout sentiment maternel, Emma n'attire guère la sympathie, au fond moins que Charles, touchant dans son amour marital, malgré son aveuglement et ses limites de tout ordre.
Bien sûr, l'auteur s'attache surtout à la critique de ce milieu de bourgeois provinciaux, bornés et abreuvés de lieux communs. Il a des trouvailles mémorables, tels que l'agacement de Léon devant l'obstination du bedeau à lui faire visiter la cathédrale en compagnie d'Emma, puis l'interminable course du fiacre que tous deux ont pris par les rues et la campagne et la suggestion des ébats auxquels les deux amants s'y livrent. Son écriture est toujours un régal.
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