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Critique de LicoriceWhip


Pour éviter de tomber dans la rengaine selon laquelle "quand on a vu un porno, on les a tous vu" en l'appliquant à la littérature porno, il est bon de temps à autre d'aller regarder ce qui se passe de ce côté-là pour faire tomber nos préjugés. La collection Les Nouveaux Interdits qui entend suivre la route tracée par Esparbec en son temps, délivre régulièrement des volumes qui entendent moderniser le roman porno sans renier leur charge masturbatoire. Ces Vices de Camille sont précédés d'une unanimité d'étoiles élogieuses sur Amazon, et l'auteur a même eu droit à un petit article dans Sud-Ouest.

On y suit le parcours d'une petite banlieusarde qui aime coucher avec des filles, mais ne dit pas non pour un gang-bang à la cave avec les lascars de la cité, qui vient de perdre son boulot et doit in extremis en trouver un nouveau. Coup de bol, d'anciens patrons (des boulangers échangistes qu'elle va voir pour se faire tamponner) lui donnent le contact d'Alphonse, un accort notaire qui a besoin d'une nouvelle gouvernante depuis son veuvage. Ledit Alphonse (qui la reçoit en peignoir de velours et qui, malgré sa cinquantaine finissante est un beau gosse) lui demande d'abord de faire le ménage avant de lui proposer des séances photos explicites.

Les vices de Camille est conforme aux clichés et figures imposées du porno. Ca baise sans arrêt, sans temps mort, et même les scènes de transition sont de purs prétextes à maintenir l'ambiance pour le moins survoltée de ce roman qui se précipite à un rythme effréné. Beaucoup trop pour qu'on ait le temps de s'exciter ou de s'attacher. L'écriture, si elle est explicite est aussi redondante et pour le moins bizarre dans la bouche d'une fille de 20 ans dans les années 2020 qui lance des ordres du type "Vas-y mon cochon, mets-y la langue !" (le mot "cochon" est celui qui revient le plus au fil du texte).

Il y a des tentatives de faire passer des messages, sur l'aspect libertaire, le consentement etc., louables mais très maladroites car ayant un aspect plaqué (à se demander si elles ont été rajoutées à la va-vite) ; l'impression qui reste est celle d'un livre qui essaierait de mélanger le côté égrillard de la libération sexuelle des 70s (l'auteur est septuagénaire et ça se sent énormément dans les propos et l'écriture) à la modernité des années 2020 (on y parle camgirls et influenceuses) en y associant tous les kinks possibles (shibari et golden showers compris).


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