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Critique de elitiatopia


Lu dans le cadre du prix littéraire 2023-2024, organisé par le CDI de mon lycée nantais (vote des élèves en mai).

Ce court documentaire nous relate l'exploit du sprinteur Jesse Owens, qui fut le premier Noir Américain à atteindre une renommée mondiale. Dès le premier chapitre, l'autrice nous place dans les gradins du stade, pour assister à cet incroyable événement : ce jeune homme immédiatement adulé par la foule, qui rafle quatre médailles d'or, alors même que les Jeux de Berlin devaient représenter la vitrine des athlètes aryens. Dans la tribune, Hitler et Goebbels, chef de la propagande, ne décolèrent pas. Pourtant, non seulement Jesse remporte haut la main les épreuves de course, saut de haies et saut en longueur, mais en plus il se lie d'amitié avec Luz Long, le favori allemand au saut en longueur, qui n'hésitera pas à le soutenir. Cette amitié remarquable sera le fil rouge de ce récit.

Dans un retour en arrière, nous apprendrons de quelle manière le petit Jesse, dont la famille née en Alabama avait connu les expéditions punitives du Ku Klux Klan, dont le grand-père même était esclave, ne cessa jamais de courir, tout en essayant d'étudier, puis de travailler pour aider sa mère à nourrir sa famille, lorsque la famille déménage à Cleveland. le jeune garçon, des rêves plein la tête, rencontrera Charley Riley, professeur de sport d'origine irlandaise, qui reconnaît l'étoffe d'un champion et aide considérablement le jeune garçon, lui donnant les conditions matérielles pour s'adonner enfin à la course. Jesse n'oubliera jamais les conseils de son premier entraîneur.

Nous suivrons ainsi Jesse d'étape en étape jusqu'à la réalisation de son rêve, la concrétisation d'un talent incroyable, et ne pouvons qu'admirer sa force morale, sa volonté indéfectible, jusqu'à sublimer la souffrance pour gagner, de même que sa discrétion, la façon dont il voua sa vie au sport. Efforts dont malheureusement son propre pays lui fut bien peu reconnaissant, et ce n'est pas la partie la moins douloureuse de son histoire. Des années 30 à la fin des années 60, il ne faisait pas bon être Noir, même pour un champion du calibre de Jesse Owens.

J'ai aimé le contenu de ce récit, dynamique et bien construit, qui n'omet pas de détail important et fait montre de recherches sérieuses, en développant le contexte historique et social dans lequel grandit Jesse ; en revanche j'ai peu goûté le style d'écriture, narration au présent, phrases courtes émaillées de points d'exclamation, déclarations à l'emporte-pièces et formules souvent simplistes et tape-à-l'oeil. Sans vraiment me détourner du livre, qui de toute façon est court, cela a gâché un peu ma lecture. Pour de petits lecteurs, intéressés par le sport ou la période de la lutte contre les droits civiques.
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