L'Enfant fossile

L'idée de départ est intéressante ; proposer à un écrivain de se laisser inspirer par un objet faisant partie des collections d'un musée, en l'occurrence du Musée des Confluences de Lyon. Pour la cas, il s'agit d'un minuscule fragment de mâchoire fossilisée, ayant appartenu à un enfant homo sapiens de cinq ans environ dans les années - 32000 , de l'âge dit aurignacien par les paléontologues. Découverte par Claudius Côte en 1933, répertoriée sous la référence Qi61 par lui-même, cette petite relique humaine est marquée du nom de son « inventeur », de quoi faire frémir tous les chercheurs d'aujourd'hui ! Émouvante dans sa petitesse, avec ses alvéoles minuscules qui attestent bien de la lignée dont elle descend, avec ses deux attendrissantes quenottes encore plantées dans l'os, elle est la plus ancienne représentation d'uin être humain sur le sol français. Il aura pourtant fallu attendre le XIXème siècle pour l'affirmer, Claudius n'a rien su de l'ampleur de sa découverte !

A partir de cet objet, l'auteur rédige, dans un style souvent lourd et alambiqué, une réflexion sur la vie, la mort, la notion de « trace », la disparition, enfonçant à l'occasion un certain nombres de portes ouvertes en dépit de passages à la réflexion plutôt intéressantes. Mais l'ensemble manque de conviction, de construction, s'attardant sur ses souvenirs d'enfance tandis qu'il explorait les carrières calcaires de l'Ain, riches elles aussi en fossiles, ou bien sur l'empreinte pariétale de la main mise en relation avec les réalisations des enfants de maternelle qui dessinent ou moulent dans la pâte à modeler leur propre main .

L'exercice est un brin artificiel, là où on s'attendrait soit à un texte franchement scientifique, soit à une rêverie fantasmagorique sur l'époque aurignacienne dont, au final, on ne sait pas grand-chose.

Un peu décevant en fin de compte.