AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Aderu


Voilà une lecture des plus déroutantes, quand on sait que le texte date de 1909 !
En effet, E. M. Forster y fait preuve d'une inventivité qui s'avère étonnante sur bien des points tant il semble avoir un siècle d'avance.
Ça, c'est si on se focalise sur ce qui "fonctionne", mais c'est comme la voyance, il faut aussi regarder tout ce qui tape à côté. Je ne ferai pas l'inventaire, mais un exemple : la volonté dans ce futur est de se tenir en permanence loin du soleil, or, si l'on veut parler d'un projet "fou" de ce type, c'est plutôt l'inverse qui aurait pu se produire (voir le projet de miroirs spaciaux pour un jour permanent en Russie, évoqué dans le livre "24/7. le capitalisme à l'assaut du sommeil").

Ceci étant dit, là où le livre fait mouche, il ne le fait pas à moitié ! Je crois que le plus impressionnant, à mes yeux, c'est la description de l'équivalent du "mode avion" et de la farandole des notifications. Ça, ça m'a scotché.

Après, sur le fond, et influencé par la préface, j'ai quand même été gêné par cette technophobie totale (Barjavel a dû apprécié s'il a pu lire ce texte).
Je n'ai pas non plus été convaincu par son corollaire : la promotion de la spiritualité, voire même de la religion. Si c'était là que sommeillait la solution, ça se saurait depuis le temps !
Enfin, je n'ai pas compris - et l'explication de la postface ne m'a pas convaincu - cette obsession contre les "idées". Quelle est la dénonciation derrière ?

Concrètement, le texte en lui-même n'est pas désagréable à lire et constitue une nouvelle tout à fait efficace. J'avais l'impression de lire un aïeul "positif" - en cela qu'il propose des pistes - de Jean Baret, notamment dans le cauchemardesque Vie (tm).
Quoique qu'en fait, on ne voit pas comment cette Machine fonctionne. Comment elle peut perdurer. Ce n'est pas le sujet du texte, on n'imagine qu'il y a bien des esclaves dans un coin, mais ce n'est pas évoqué, ni même effleuré et ça me laisse un goût d'inachevé. Rendant la dystopie peu crédible.

Définitivement, je n'y ai pas vu le génie que les commentaires évoquent.
L'antimodernisme d'E. M. Forster est trop étouffant et, partant, inaudible pour moi.
Commenter  J’apprécie          23



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}