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Critique de Sarindar


La "fin" de vieux conflits intra-européens (guerre de Cent ans entre France et Angleterre, guerre des Deux Roses en Angleterre, guerre contre le royaume de Grenade et conquête des dernières possessions des Maures en Espagne) amène tout naturellement des États occidentaux comme l'Angleterre, l'Espagne, le Portugal et les Pays-Bas, ainsi que la France, dans une moindre mesure, à partir à la découverte du reste du monde : on se sent trop à l'étroit chez soi, les cadres anciens ne suffisent plus, il y a un trop-plein d'énergie que nos sociétés passées par une longue crise à la fin du Moyen Âge refoulent ou poussent vers l'exterieur, vers ces univers encore mal connus : l'Occident s'ouvre au reste du monde en entrant en confrontation avec lui, aussi bien dans le Nouveau-Monde, qu'en Asie et en Afrique dont l'exploration commence. Il y aussi, au sein de la chrétienté un mouvement de scission avec la Réforme protestante qui s'insurge contre l'ordre établi de (et par) l'Eglise catholique. Mais les deux familles chrétiennes, les Catholiques et les sectes protestantes, si elles rivalisent, croient aussi avoir une mission à remplir, celle d'une évangélisation censée implanter la vraie foi là où elle était ignorée. Imaginons le choc pour des civilisations autres que les nôtres de se voir imposer les modèles importés par les conquérants occidentaux, venus dans ces pays de l'autre " bout du monde" avec toutes leurs trouvailles techniques et bouleversant le mode vie de nombreuses populations qui ne pensaient pas connaître un jour une telle invasion, réalisée par vagues continues.

Tous les peuples ou presque, désormais, se connaissaient. Mais ils n'allaient pas coexister pacifiquement. Il y eut un prédateur dominant et ce fut l'Occident. L'Histoire marchait alors dans ce sens.
Robert Fossier ne le cache pas, mais sans doute pense-t-il qu'il ne sortit pas que du mal de ces confrontations. Mais il fallut du temps, d'un côté comme de l'autre, pour s'en rendre compte. Peut-être ce mal était-il nécessaire dans l'enfantement progressif d'un monde plus uni que l'on espère un jour n'être plus qu'un grand village enfin pacifié et une grande famille enfin réconciliée avec elle-même ? A l'heure qu'il est, cela n'est encore qu'un vague espoir.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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