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Critique de Presence


Ce tome comprend les épisodes 14 à 19 de la série mensuelle ; il fait suite à World's Most Wanted 1.

Tony Stark a choisi de plein gré d'effacer ses capacités cognitives. Sa perte d'intelligence le contraint à utiliser des modèles toujours plus anciens de ses armures d'Iron Man. Mais avant d'en arriver à cette extrémité, Tony Stark a tout prévu. En particulier il a organisé sa fuite de base secrète en base secrète pour à chaque fois pouvoir continuer le processus d'effacement et récupérer une armure d'un modèle antérieur (plus simple à manipuler). le premier arrêt dans cette histoire l'amène en Russie où il retrouve un autre porteur d'armure (Dmitri Bukharin). Rescue le rejoint à cette base. Malheureusement un agent spécial de Norman Osborn a réussi à retrouver sa trace et l'attaque alors que Stark n'est pas encore prêt à partir. Pendant ce temps là, Maria Hill souffre encore de troubles de la personnalité liés à son emprisonnement sous l'emprise du Controller (Basil Sandhurst). Elle poursuit malgré tout l'objectif assigné par Stark : livrer un disque dur à Captain America. 2 soucis : (1) elle ne se rend pas compte que le Captain America qu'elle cherche à rejoindre n'est pas le bon (Bucky Barnes, au lieu de Steve Rogers), et (2) l'un comme l'autre sont entrés dans la clandestinité pour échapper au Dark Reign de Norman Osborn. Pour franchir ce dernier obstacle, Maria Hill se demande l'aide d'une autre membre de la communauté des espions (peu convaincue par ses explications).

J'avais été charmé par le souffle épique du tome précédent et celui-ci m'a tout autant captivé. Lors d'interviews, Matt Fraction a expliqué qu'il avait volontairement choisi de ne pas se conformer au format qui prévaut aujourd'hui, à savoir des histoires en 6 épisodes, préformatées pour la réédition en volume. Il mène donc ici à son terme l'histoire commencée dans le tome précédent. Avec les épisodes qui passent, Fraction s'appuie de moins en moins sur l'historique d'Iron Man pour porter son histoire. Il a pris confiance et son récit a acquis sa propre dynamique. Il n'oublie pas complètement l'héritage de ce personnage puisque les fans ont droit à une brève participation de Crimson Dynamo, ainsi qu'au retour de 3 vieilles armures. Et Fraction ne se lasse pas de citer Extremis de Warren Ellis (cette fois par le biais d'un retour en Afghanistan). Il continue de concentrer l'intrigue sur de 3 personnages : Tony Stark (normal, c'est sa série), Pepper Potts et Maria Hill. Tony Stark devient de plus en plus touchant et attendrissant au fur et à mesure que son intelligence décroît. En fait cette dégénérescence permet de redécouvrir Tony Stark.

L'autre grande réussite en termes de personnages, c'est Norman Osborn. Fraction sait lui donner des motivations claires et crédibles, même si sa connaissance en électronique et autres technologies futuristes semble un peu exagérée. Osborn fait preuve de ses talents de fin stratège. Son mode de management du petit personnel appartient à la frange dure du libéralisme. Et sa volonté de régler les problèmes au plus proche du terrain réserve une apparition savoureuse d'Iron Patriot.

Comme pour le précédent tome, les illustrations sont réalisées par Salvador Larroca, et complétées par la mise en couleurs toujours aussi remarquable de Frank d'Armata. En fin de tome, le lecteur découvre 3 pages de crayonnés de Larocca qui permettent de mieux apprécier le travail complémentaire des 2 artistes. Larroca conserve sa façon de dessiner : des traits fins qui délimitent les contours des objets, des éléments de décors et des silhouettes des personnages. Par rapport au tome précédent, le lecteur observe une augmentation du niveau de détails des éléments dessinés. Il subsiste une ou deux cases présentant des anatomies très déconcertantes, mais c'est au niveau du détail. Pour le reste, les visages ont gagné en nuances dans leurs expressions. La mise en page reste d'une clarté exemplaire, en étant très classique (cases rectangulaires de rigueur). En tant que vieux fan de tête de fer, j'ai savouré la réapparition de l'armure emblématique des années Michelinie/Romita/Layton. Il a visiblement passé du temps à concevoir l'apparence de l'Helicarrier de HAMMER (forme beaucoup plus agressive que pour ceux utilisés par le SHIELD). Les scènes d'action sont très convaincantes et fort bien mises en valeur par les couleurs. Comme précédemment, Larroca laisse d'Armata se charge d'une part importante des arrières plans. Lorsqu'il s'agit d'une scène d'intérieur, Larroca dessine les murs et l'ameublement, et d'Armata se charge de donner à chaque surface une texture plus ou moins élaborée (de la simple colorisation, à la patine du temps sur la peinture d'un mur.

Dans les scènes d'extérieur, cette collaboration prend une autre dimension. Je ne me lasse pas des effets spéciaux des différents cieux traversés par Iron Man en plein vol, ou par Rescue. La première traversée s'effectue dans un ciel neigeux parfaitement rendu. Lorsqu'Iron Man traverse le ciel d'Afghanistan, la chaleur sèche est palpable et assèche la gorge du lecteur. le travail sur la lumière du désert d'Afghanistan rend également parfaitement compte du climat. Lorsque l'action se situe en milieu urbain, d'Armata se charge d'intégrer des références photographiques retouchées dans les illustrations. le résultat m'a complètement convaincu. À la fois, le travail sur les couleurs permet d'amalgamer les personnages et les décors sans qu'il ne subsiste quelque heurt que ce soit. À la fois, cette utilisation renforce l'aspect réaliste de la série, l'ambiance d'anticipation peu éloignée de notre quotidien.

Ce tome conclut la dégénérescence de Tony Stark dans un parfait équilibre d'actions et d'émotions. Matt Fraction et Salvador Larroca continuent de maltraiter Tony Stark dans Stark Disassembled (épisodes 20 à 24).
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