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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Stark Resilient 1 (épisodes 25 à 28) qu'il faut avoir lu avant ; il contient les épisodes 29 à 33 parus en 2011.

Première étape : la convalescence de Pepper Potts. Tout le monde est à son chevet, à commencer par James Rhodes, pendant que Tony Stark et Maria Hill se disent le fond de leur pensée dans le couloir avec un niveau sonore inconvenant dans un hôpital. Deuxième étape : Sasha Hammer (en robe moulante) se donne sciemment en spectacle devant une assemblée de geeks pour promouvoir une application pour téléphone intelligent (appli pour smartphone) développée par son entreprise. Ladite application correspond à un jeu de guerre rattaché à Detroit Steel, l'armure également développée par son entreprise. Troisième étape : Tony Stark s'apprête à recevoir des investisseurs potentiels pour financer le premier projet de Stark Resilient, sa nouvelle société. Stark a décidé de se retirer de la vente d'armes pour développer un véhicule utilisant une énergie non fossile et renouvelable. le général Babbage déclare à Rhodes que dorénavant l'armée se passera des services de War Machine et l'heure du premier rendez-vous entre Sasha et Tony est enfin venue.

Avec ce tome, Matt Fraction retrouve une verve et une vivacité incroyable. Bien sûr, la narration bénéficie du fait que Stark est à nouveau sur une pente ascendante, et que lui et son équipe sont en train de construire leur avenir, de créer de toutes pièces leur nouvelle entreprise. Mais la vigueur de ce récit ne repose pas que sur cette dynamique de développement. Il y a également l'humour qui est de retour, avec une pointe de moquerie bienvenue. Sacha avec sa tenue sexy émoustille les génies en herbe des nouvelles technologies, avec un talent consommé de manipulatrice, alors que les geeks en face ne sont pas complètement dupes. le rapprochement entre Tony et Pepper se heurte à un obstacle inattendu et plutôt cocasse.

Matt Fraction ne tombe pas non plus dans le piège de la redite stéréotypée avec Detroit Steel, car il introduit un plus produit à la fois logique et surprenant. La relation mère-fille entre Justine et Sasha Hammer révèle des complexités plausibles. Fraction intègre une évolution d'anticipation d'un gadget à la mode de Noël 2010 qui continue le thème du futurisme de manière pertinente. Il arrive même à faire croire au lecteur que l'ambition de Stark Resilient peut déboucher sur quelque chose dans l'univers partagé Marvel. Enfin, il ne se contente pas de se moquer du phénomène geek accro à la haute technologie, il brocarde également les comportements addictifs qui se développent chez les possesseurs de smartphone où la connexion doit être de chaque instant, où la rupture de réseau est traumatisante, où le délai de quelques secondes pour charger la nouvelle appli devient une torture. le présent, c'est maintenant, et le smartphone doit le rendre plus instantané et plus intense.

Les combats avec Iron Man s'intègre parfaitement à la narration. Fraction développe une course poursuite haletante d'une intensité rare, avec le décompte qui s'affiche de case en case. Il ne se limite pas à écrire une très bonne histoire de superhéros, il commence également à proposer un avis sur la nature addictive des hautes technologies. Ce tome comporte 2 courtes histoires (8 pages chacune), l'une consacrée à la vie affective de Pepper (parfait, avec une évocation rapide et concise d'Happy Hogan, et une interrogation sur le lien qui unit Pepper à Rescue), l'autre sur une journée type de Tony. Cette deuxième histoire met en scène la façon dont la très haute technologie modifie le quotidien de Tony en le rendant plus riche et plus intense : une très grande réussite.

Les illustrations sont réalisées par Salvador Larroca et Frank d'Armata, comme pour les tomes précédents (sauf les 2 histoires courtes illustrées par Jamie McKelvie). le tandem dessinateur + metteur en couleurs continue d'effectuer un travail exceptionnel, en phase avec la fibre d'anticipation futuriste. Ils ne se reposent pas sur leurs lauriers, ils continuent d'inventer des scènes visuellement mémorables. Parmi ces visuels inoubliables, il y a cette réunion d'investisseurs pendant laquelle Tony et Pepper se rapprochent comme s'ils étaient seuls dans la salle. Pepper devient de plus en plus séduisante, sans tomber dans la vulgarité. Il y a cette virée nocturne en voiture pendant laquelle Tony emmène Sasha dans sa décapotable. Il y a l'essai du véhicule propre sur un circuit qui rappelle les meilleures BD de course automobile. Et la course poursuite finale (dont je vous laisse la surprise de la nature) bénéficie d'une mise en page d'une efficacité à couper le souffle. Leurs mises en page rendent chaque scène de dialogue intéressante. Larroca s'est même amélioré pour les expressions des visages. Il ne reste que quelques décors un peu simplistes dans les bureaux.

Ce tome se lit d'une traite et l'équipe Fraction + Larroca + d'Armata passent la vitesse supérieure pour un comics qui sort des limites du genre, pour devenir simplement une bonne BD impossible à lâcher avant la fin. L'aventure se poursuit dans My Monsters (épisodes 500, 500.1, 503 et annual 1).
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