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Critique de babounette


René Frégni - Les vivants au prix des morts - Folio - Lu en juillet 2019.

Dédicace : "Pour tous les libraires qui me soutiennent depuis mon premier livre et me permettent d'écrire et de vivre librement".

Les vivants au prix des morts raconte une tranche de vie entre le 1er janvier 2016 et le 25 décembre 2016.

La vie se déroule, paisible, René partage la vie d'Isabelle la si jolie institutrice qu'il a connue 18 ans plus tôt (La fiancée des corbeaux), il écrit dans son cahier rouge. "Isabelle est partie pour l'école... elle va préparer un gâteau aux pommes avec ses vingt- huit enfants de 4 ans... des gâteaux aux pommes, voilà ce que devraient faire nos hommes politiques... ils oublieraient un instant de détruire tous ceux qui les entourent et menacent leur carrière" pge 14.
René part presque chaque jour marcher dans les collines de sa Provence aux mille lumières, aux mille couleurs, aux mille senteurs, il s'occupe du jardin d'Isabelle, il s'interroge sur la violence du monde "la planète est si vaste, si barbare est l'homme... Des mots sont apparus et roulent sur toutes les ondes, dès l'aube. "Kalachnikov", "hachoir", "ceinture d'explosifs", "tueries", "massacre", "viol collectif"... pge 23.

Le 22 janvier, un coup de téléphone va faire voler en éclat ce bel équilibre qu'il avait réussi à trouver auprès d'Isabelle.
Kader, un détenu des Baumettes que René avait connu lors de ses ateliers d'écriture, s'est évadé, il fait appel à René pour le cacher.
Et l'enfer fait à nouveau partie de sa vie, pris dans un engrenage qu'il n'a pas voulu, faisant de lui le complice de Kader.
Il cache tout à Isabelle, mais elle sent bien que quelque chose se passe, elle reste discrète Isabelle, ne demande rien, ne pose pas de questions, elle est là tout simplement, mais elle ressent tout le mal-être de René.
René vit dans la peur, ne dort plus, ne mange plus, se tue au travail dans le jardin, il voit la mort rôder, la P.J., peut-être la prison. Il n'écrit plus, les mots ne sortent plus de sa plume. Il se sent poursuivi, et reste sur ses gardes 24 heures sur 24.

Alors, il décide de partir, il laisse là son Isabelle si douce, désemparée, apeurée, malheureuse.
Que va-t-il advenir d'elle, que va-t-il advenir d'eux ?

René est un homme libre dans sa tête, mais cette liberté vaut-elle le chagrin et la peur qu'il laisse en Isabelle en partant pour fuir ses cauchemars ?
Elle ne sait pas où il est ni ce qu'il fait. Elle reçoit seulement un coup de téléphone d'une cabine une fois par semaine à l'école où elle travaille.

J'espère qu'un autre livre nous ramènera vers la lumière et que nous connaîtrons la suite.

Dans la noirceur de cette histoire transparaît toujours la beauté de l'écriture de René Frégni, les descriptions sublimes de la nature provençale, de la beauté des femmes, de la vie des gens simples.

Toujours accro, je vais continuer à vous lire Monsieur Frégni avec ce 11 ème livre : On ne s'endort jamais seul.





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