AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de agatheyourbook


"Tu me réponds, connasse?"

En rentrant à son hôtel, après avoir passé la soirée avec Jacques, son amour de jeunesse, qu'elle n'avait pas vu depuis 20 ans, elle se fait agresser par quatre jeunes gens. Trois sont spectateurs, le quatrième est le meneur. Elle entame un pseudo dialogue, parle de ses filles, lui montre même des photos d'elles... Elle sait ce qui l'attend. Mais le destin en décide autrement et ils passent leur chemin...

Cet homme, cette agression la hantent...

Et elle est d'autant plus bouleversée que le lendemain, elle apprend qu'une jeune fille de 20 ans a été retrouvée assassinée, à quelques rues de là...

Pourquoi elle? Pourquoi elle et pas moi?
Est-elle fautive, dans la mesure où elle a essayé de les dissuader?
Elle s'est sentie agressée, mais au final était-ce une agression?
Qu'aurait-elle dit en allant porter plainte?

Tout tourne en boucle dans son esprit : les mots du meneur, son haleine, les effluves d'alcool, le timbre de sa voix qu'elle ne saurait décrire mais reconnaîtrait sans douter une seule seconde.

"D'où vient que ces idées nouvelles se multiplient depuis ce qui n'est pas arrivé, l'autre soir?"

Elle devient alors obsédée par ce non-événement et par le meurtre d'une autre. Elle développe non seulement de la culpabilité, mais aussi une obsession de son corps et de son âge, ressassant à l'infini le fait qu'elle ait échappé au pire probablement parce qu'elle n'est plus aussi jeune qu'elle le pense, plus assez désirable.

C'est là que le malaise intervient, on la suit dans ses interrogations, ses obsessions, ses provocations, les réponses qu'elle se fait, les regards qu'elle interprète, l'envie puis le dégoût qu'elle ressent pour le corps des hommes. Elle sombre petit à petit dans une sorte de folie douce et de désespoir jusqu'à l'uppercut final!

C'est finement observé, finement écrit, à aucun moment je n'ai senti que la plume était celle d'un homme. J'ai été happée par cette lecture, que j'ai dévorée et que j'ai beaucoup aimée!

Bravo Arnaud Friedman! Et merci à la Manufacture de livres pour cette découverte et pour cette couverture magnifique!
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}