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Critique de Pancrace


Je crois que je ne suis pas encore prêt, Pete.
Where do you come Fromm?

Le premier chapitre, je l'ai lu deux fois.
Pour comprendre qui parlait à qui, pour m'habituer aux tournures de phrases, comme si les mots n'étaient pas alignés suivant la norme coutumière.
Là, rien ne coule de source à part cette rivière sauvage du Wyoming où naît l'amour fou de Mady et Dalt.
Comme si les questions posées l'étaient par la personne qui répondait.
Trop de virgules, trop de points, trop de coq à l'âne.
Je rame dur, et pourtant je voudrais bien embarquer dans le raft de la vie de Mady et Dalt, ne pas rester trop en rade, profiter des rapides.
Tandis que j'écope les pages de ma tête qui prend l'eau, doucement, par ténacité, à mesure de ma lecture un bienfaisant souffle grisant parvient à dissimuler la ponctuation derrière les sentiments puis, habilement les questionnements se manifestent plus clairs sous les envies et les espoirs du jeune couple que je me suis mis à capturer, à déchiffrer, à aimer même.

J'accroche pas mal du coup, est-ce dû à l'hameçon que Dalt le pêcheur pro lance dans le courant des fleuves de Mongolie lors d'un voyage où il apprend, fou de joie, la grossesse de Mady? Bienvenue à Atty.

Je décide donc de ne pas me focaliser sur le style d'écriture parfois décousu mais de laisser jaillir les émotions. Je découvre dans l'amour de Mady et Dalt une force extraordinaire. Il y a également beaucoup de tendresse entre eux favorisée par une forme de maturité en même temps qu'une extrême fragilité.
La vie coule mais rude, une vie d'amour et d'eaux vives.

All change,
Ils ont quitté les rocheuses, les pagaies et l'entreprise de rafting créée pour touristes en mal de sensations. Dorénavant, la descente se fera aux enfers.
Habituellement, je me refuse à lire des romans de « maux » où l'amour est contrarié par la maladie. Par peur, par pudeur aussi. J'accepte mal d'être un simple observateur de la déchéance humaine dans une époque où le voyeurisme malsain est à son comble.
Et puis je redoute le pathos-Love Story-leucémie qui a fait pleurer dans les chaumières des années 70.

Peut-être, pour ces raisons raison, Mady et Dalt ont privilégié « une déchéance sans témoin ».
Seuls, leur amour comme armure contre la putain de sclérose en putain de plaques de Mady.

De ces lignes rugueuses comme des cailloux, j'en ai extrait des pépites de courage, des mots rutilants de sentiment. Je me suis accroché aux phrases tortueuses de questionnement, de colère, de déni et de tremblement comme pris dans le rapide d'une rivière sauvage pour me retrouver, les secousses passées dans un lac de compréhension et d'affection entre ces deux êtres soudés pour la vie.

Maintenant, ils vivent simplement dans une maison où Dalt a tout prévu pour le confort de Mady. Atty leur fils a grandi et, comme une pose dans la souffrance, Izzy leur fille est née.

Et puis…« nous sommes revenus à ce que nous faisons le mieux, ironiser, prendre les choses à la légère, et nous allons continuer sur cette voie jusqu'à ce que tout se tasse. » Ou se casse…

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