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Critique de Taxidermie


Il y a une folie dans ce livre qui me rappelle celle du film Sur le globe d'argent (de Zulawski). Cinq récits qui se suivent et qui relatent à travers les siècles la cupidité des hommes, leur folie destructrice auxquelles l'auteur oppose la reproduction bienveillante de la nature (l'oranger) qui donne à tous où qu'il soit planté. Folie car le récit se veut épique dans la mesure où les rares personnages clefs sont noyés dans un fleuve historique qui les dépasse tous et qui les emporte ; il n'y a en effet que des noms de lieux, des nationalités (les Mexicains, les italiens...), des filiations (moi fils de ... dont le grand-père était...), des descendances (car mes fils...), etc. Les hommes sont dépassés par l'histoire des luttes, des conflits - et sont vite remplacés par d'autres acteurs (et ce, en quelques pages ou paragraphes par moments puisqu'une page peut relater un siècle de luttes selon les récits). A travers ce fleuve historique, les quelques narrateurs constants à travers les récits relatent leur angoisses existentielles à travers des envolées lyriques teintées de névroses obsessionnelles.

Il y a des passages qui confinent au génie ; impossible d'oublier les descriptions somptueuses des différents anus des putains que l'Apollon a pu observer et goûter. Impossible d'oublier la description d'une discothèque où la DJ est comparée à blanche neige ; impossible d'oublier la dernière nouvelle du récit où nous avons l'impression qu'un marin (du 18ème siècle) sort de sa chaloupe pour fouler une île qu'il appelle les Antilles, où il veut rester sans la dévoiler à ses contemporains - alors que ceux pour qui ils travaillent vont y implanter des banques, des hotels, des casinos où seuls les riches pourront venir vivre afin de fuir les pays que le libéralisme a détruit (nous découvrons alors que nous sommes en plein 20ème siècle!!). Que de passages mémorables. A lire d'urgence !
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