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Critique de tynn


Au menu du soir: grillage d'écureuil, à la purée d'orties sauvages et de racines de bardane bouillies.

Père fantasque et inconséquent, James Hillcoat entraine sa fille Peggy, 8 ans, dans des délires de grand enfant durant une absence de la mère Ute, concertiste.
Ce qui commence par des jeux et une liberté joyeuse dans la nature, mettant l'enfant en rupture de bancs d'école, se poursuit en aventure psychotique dans l'esprit de ce père obnubilé par les notions de survivance post apocalypse.
James va kidnapper sa fille, l'entrainant dans une vie de Robinsons pendant près de 10 ans dans une cabane de rondins, perdue dans une région boisée reculée, lui faisant croire que la civilisation a disparu.

Intercalant les chapitres de la vie de solitude de Peggy avec son père et de son retour dix ans après, la narration déroule peu à peu les événements, par les yeux d'une fillette et par les souvenirs parcellaires et inavouables d'une adolescente. Un huit clos solitaire en tête en tête qu'elle est la première incapable d'analyser.
C'est souvent glaçant, effrayant de crédibilité pour survivre et s'adapter, mais c'est aussi fait de parenthèses enchantées comme l'apprentissage du piano sans instrument, ou comme la vie dans une nature décrite magnifiquement. Et, en dépit de la folie, l'amour est là, omniprésent.

Des personnages bien construits et attachants, une sensibilité très fine pour décrire le psychisme de l'enfance, une relation enfant-adulte construite sur la manipulation, qui se décline entre amour, loyauté et rejet et la si difficile réadaptation dans un monde "normal".

Un premier roman insolite à l'écriture élégante, un brin dérangeant entre psychiatrie et fantastique, un conte initiatique maitrisé de bout en bout et qui se lit en apnée!

Une découverte épatante que je n'aurais pas faite sans Babelio et les éditions Stock.
Mes remerciements de lectrice.
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