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Critique de Mermed


Voici un Juif, né à Malaga, en1021, il écrit en arabe des textes d'inspiration et de forme platoniciennes, traduits en latin par Abraham Ibn Daud* et réunis alors sous le titre de Fons Vitae (La Source de Vie).
Ses écrits furent pendant des siècles attribués par les Chrétiens, y compris pas Thomas d'Aquin à un philosophe arabe, proche de la pensée sufi, nommé Acivebron, et ce jusqu'au 19° siècle; cette confusion était possible, parce que les écrits de Ibn Gabirol, très empreints des textes bibliques ne font jamais référence aux commentaires talmudiques.
Il fut surtout un poète, et un parmi les très grands.
Il est mort à Valence, en Espagne, à l'âge de 36 ou 37 ans. Sa mort est entourée de mystère. D'après une légende, il fut écrasé par un cavalier arabe.

Voici, des lignes, bien profanes, encore plus maladroites, autour de lui...



Seize ans à peine, et je savais déjà
que l'homme, burlesque polichinelle aux mots vides qu'il voudrait pleins d'éclat, est un nuisible, suintant de cautèle; assujetti à de piètres bagatelles; nourri du mensonge, il boit la violence qu'il a héritée de l'ignorance.
L'oppression passe, piétinée par l'oppression, où sont les hommes assez forts pour être des hommes ? Autour de moi, ce ne sont que poltrons, vaniteux braillards aux voix de rogomme, esclaves de leurs passions, bêtes de somme des puissants du temps, mendiants misérables, pour toujours fantoches pitoyables. Des clochards qui se rêvent célestes, en vol sur les ailes de la vanité, concèdent une pensée indigeste - au mieux des craquements de perroquets... mère du grotesque autant que du meurtrier. Rogues penseurs, amants de l'apparence, toujours au bal des macabres danses.
Il est temps que notre colère épure ces consciences régentées par les affronts, aussi longtemps que coule le sang impur des barbares étranges qui ont eu le front de leur imposer ces humiliations. Sous le front du temps, j'ai sculpté nos mots, noyés, perdus entre les potamots.
Mais si un seul m'avait tendu la main à moi, méprisé comme un immigrant prêt à abjurer pour un bout de pain, et adopter les rites des croyants, je l'aurais prise; je l'attends, maintenant, enterré non dans un cimetière, mais ici sous mes rimes et mes vers.

Abraham ben David Halevi dit Ibn Daud (1110 env.-env. 1180) historien, philosophe et astronome juif, connu sous le nom d'Avendauth et, traducteur de l'arabe en latin , sous celui de Jean d'Espagne. Il est un autre Jean d'Espagne, dans ce même 12°siècle, un moine né en 1123 à Almanza qui étudia à Arles, et rejoignit le monastère de la grande Chartreuse d'où il partit pour fonder une nouvelle maison qui devint la Chartreuse du Reposoir en 1152. le Village du Reposoir (Haute Savoie) tire son nom de la phrase qu'il aurait prononcé en découvrant ce site: 'ici sera mon reposoir'. Il y mourut en 1160.

©Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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