Trois textes parus dans le Monde diplomatique, précédés d'une préface de
Serge Halimi, présentent les stratégies intellectuelles, en reprenant la phrase de
John Kenneth Galbraith qui écrit, en introduction de son article "L'art d'ignorer les pauvres" paru en GB en 1985 et repris dans le Monde diplomatique en 2005: "De tout temps des penseurs ont chercher à justifier la misère". Que ce soit
Plutarque, dans l'Antiquité grecque, la Bible, qui prédit aux pauvres la rédemption , les économiste Smith, Bentham, Ricardo, Malthus, Spencer, à l'aube de la révolution industrielle, bâtisseurs de "l'utilitarisme, du "darwinisme social", tous ont élaboré des théories selon lesquelles, il est économiquement dommageable d'aider les pauvres et sont partisans de la politique de l'offre et non de la demande comme l'a prôné
Keynes qui, à l'opposé, est l'initiateur de l'état-providence.. Les raisons? aider les pauvres a un effet négatif sur l'incitation à travailler. D'où, comme l'énonce Halimi, dans sa préface et
Laurent Cordonnier dans son article " Economistes en guerre contre le chômage" paru dans le MD en 2006, la recherche incessante depuis la fin des Trente Glorieuse, de stratégies favorisant le retour au travail des chômeurs qui passent essentiellement par deux manières d'agir: d'une part, en rendant la perspective d'un emploi viable et attirante; mais cela signifie une augmentation des salaires et/ou une amélioration des conditions de travail, ce que rechignent à mettre en place les tenants du néo-libéralisme économique prôné par l'école de Chicago avec, entre autre, Friedman et Hayek; d'autre part par un durcissement des règles donnant droit aux allocations de chômage et autres revenus de transfert, de façon à obliger les chômeurs à accepter des emplois précaires et mal rémunérés, politiques qui a la faveur des dirigeants politiques et économiques. le dernier article de ce petit ouvrage est un extrait des
voyages de Gulliver, dans lequel, le satiriste
Jonathan Swift, pourfende avec cruauté la politique économique de la GB de son époque. Un excellent petit ouvrage pour comprendre pourquoi les pauvres sont regardés comme des paresseux assistés au détriment des travailleurs.