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Critique de brigetoun


Un petit livre édité par le Monde diplomatique (éditions Les Liens qui libèrent) avec une préface de Serge Halimi introduisant ces textes qui montrent avec quel cynisme tranquille et quels raisonnements absurdes les propriétaires fonciers irlandais, les économistes de l'école de Chicago ou de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) justifient l'ignorance, ou pire, du sort fait aux pauvres.
Livret qui reprend d'abord un article, paru en novembre 1985 dans Harper's Magazine, repris en octobre 2005 dans le Monde diplomatique, de Galbraith L'Art d'ignorer les pauvres (le titre est retenu pour chapeauter l'ensemble) qui fait la généalogie de ceux qui ont installée l'idée qu'il ne fallait pas avoir mauvaise conscience devant la pauvreté... depuis la récompense dans un monde futur promise par la Bible, en passant par l'utilitarisme (si on crée de la richesse, cela justifie le sort de ceux laissés à l'écart), par Ricardo et Malthus (ils sont responsables parce qu'ils font trop d'enfants), le darwinisme social, et puis, pour être moins cruel, par Coolidge et Hoover : l'aide publique aux pauvres entrave l'économie... Article qui énumère les quatre façons actuelles de ne pas se sentir concernés.
Suivi par un article de Laurent Cordonnier, rebondissant à la suite de Galbraith, dans le Monde diplomatique de décembre 2006 : Économistes en guerre contre les chômeurs" qui détaille l'application qui est faite de cette justification du mauvais sort fait aux pauvres et plus précisément aux chômeurs, en mettant en avant paresse, risque de plaisir dans l'assistanat (cet horrible mot qui ne s'applique qu'à eux, et aux aides diverses, jamais aux mesures de" "soutien" à l'économie), en reprenant un florilège de citations de l'OCDE et de leurs traductions dans les journaux économiques d'où elles ruissellent dans les médias de grande diffusion, les premières se caractérisant par la franchise qui disparaît ensuite progressivement - une lecture qui devrait faire l'objet d'une plus grande publicité pour que se dissipent les raisonnements qui nous sont doctement assénés pour affaiblir l'école, la protection sociale en général etc... et ne surtout jamais envisager de revenir sur les baisses d'impôt, mais, à la rigueur, de recourir aux taxes... pour que nous ne perdions pas de temps en luttes sur des détails, en petites victoires qui sont toujours des reculades vers ce qui a été décidé à Lisbonne et dans autres réunions. et, ce que devraient savoir ceux qui se laissent aller à croire qu'ils sont différents de ces assistés : "Les réformes structurelles, qui commencent par générer des coûts avant de produire des avantages, peuvent se heurter à une opposition politique moindre si le poids du changement politique est supporté dans un premier temps par les chômeurs. En effet, ces derniers sont moins susceptibles que les employeurs ou les salariés en place de constituer une majorité politique capable de bloquer la réforme, dans la mesure où ils sont moins nombreux et souvent moins organisés."
Livret qui se clôt, renforçant l'ironie qui assaisonne ces articles par "Du bon usage du cannibalisme" de Jonathan Swift et son humour coléreux.
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