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Critique de Athenapan


J'espère avant tout autre chose, que tout comme moi, vous ne lisez pas les quatrièmes de couverture avant de vous lancer dans la lecture d'un nouveau livre. Cela aurait gâché quelque peu la découverte de ce véritable petit trésor.
Quel impact, quel choc !
Mais commençons par le début.
Le décor est plaisant, on se situe en effet en bord de mer, dans un centre d'accueil pour mineurs non accompagnés. On suppose donc une atmosphère de sécurité, de cocooning pour préserver au mieux ces petits réfugiés.

Harouna, un de ces jeunes, rebuté par l'activité proposée, se retrouve seul à attendre ses autres camarades partis découvrir les joies du ski. Reste Elise, son éducatrice, pour veiller sur lui. Mais celle-ci va bientôt devoir démissionner pour rejoindre sa mère gravement malade. André, son remplaçant, ne tarde pas à arriver afin de prendre ses marques et de s'approprier le fonctionnement précis de l'établissement avant sa prise de poste.
André propose à Harouna de lui faire visiter le petit village dans lequel ils se trouvent, mais le jeune homme lui répond qu'il n'a pas le droit de se rendre au village et que de toute façon, tous les vieux du village le détestent et veulent les tuer, ses amis réfugiés et lui.

De cette simple mise en situation va découler une série d'imprévus plus étranges les uns que les autres, jusqu'à tomber dans la peur.
Paranoïa ? Réel danger de la part de ces anciens qui souhaitent protéger leur village des étrangers ? Elise doit-elle vraiment partir à cause de sa mère qui serait malade ? Pourquoi André vient-il postuler dans ce trou perdu alors qu'il n'a pas l'air de savoir bien s'y prendre avec autrui ?

La peur de l'autre, les préjugés des villageois, le racisme, les amalgames, les réfugiés en souffrance, le stress post traumatique, les éducateurs épuisés qui pâtissent à leur tour de cette inégalité et de cette abjection subies par les réfugiés, le manque de soutien, le manque d'empathie... Tant de thèmes cruciaux et complexes dressés ici...

Cette pièce renferme tant de puissants messages. Des messages qui pourtant ne devraient pas à avoir être passés. Notre humanité seule devrait suffir. Mais l'être humain déçoit si bien...
La violence qui émane des mots provoque un vrai choc. J'ai marqué un temps avant de tourner une des pages. J'étais abasourdie, sonnée, groggy. Pourquoi tant de politique dans nos vies ? Pourquoi tant de violence dans nos vies ? Pourquoi ne pas vivre et laisser vivre, tout simplement ? Ah ça... c'est parce que l'être humain déçoit si bien...

Samuel Gallet nous offre une critique acerbe et terriblement réaliste de notre société et du spectre des humains qui la composent. Rarement violence a été aussi bien utilisée.

Un immense coup de coeur de cette année 2022 !
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