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Critique de Petitebijou


Critique effectuée dans le cadre de Masse Critique – Merci à Babelio et aux Editions de la Martinière Jeunesse.

Ce livre plus particulièrement destiné aux enfants (mais aussi à chaque adulte resté connecté à son enfance), se présente comme un poème graphique de toute beauté.
Il a pour but d'appréhender le thème du deuil, sous la forme d'un message qu'aurait laissé un grand-père à son petit-fils après sa mort, mais son propos peut dépasser les personnages, et résonner pour toute personne, jeune ou moins jeune, confrontée à la mort d'un proche quel qu'il soit.
C'est ainsi du moins que je l'ai appréhendé personnellement, car j'ai choisi ce livre dans la liste proposée par Babelio parce qu'il traitait de ce thème auquel j'ai été confrontée récemment.
Le format relativement imposant du livre offre au regard des pages aérées, des illustrations de grands espaces qui signent l'infiniment grand tandis que les personnages, humains ou animaux, semblent petits, comme faisant partie d'un tout qui les dépasse. Cette illustration du « on est bien peu de choses » est très réussie, car les couleurs employées sont plutôt vives, contrastées, dénuées de toute angoisse.
Souvent domine le bleu, bleu du ciel, qui peut virer au vert d'eau en épousant l'horizon, bleu de la mer, comportant des nuances en volutes et en souffles, pour s'achever dans la dernière illustration en un crépuscule ou une douce aurore, selon l'interprétation de chacun.
Peu de phrases inscrites dans ces illustrations qui occupent toutes deux pages entières, je pense que cela favorise une lecture à voix haute de la part du parent et la liberté pour le regard de l'enfant de se perdre et rêver dans ces décors de grands espaces mais jamais totalement inhabités.
Le petit garçon ressemble à Harry Potter, et les auteurs nous proposent pour figurer l'absence du grand-père des réincarnations possibles, sans messages lourds et appuyés. Tout est joliment suggéré, un chat, une mouette, un dauphin, la brise qui caresse les cheveux, un oiseau, l'océan, et pour finir, un voilier à grandes voiles blanches filant doucement vers l'horizon.
Ces images sont très apaisantes, suggèrent une idée de lenteur, de pérennité. Pas de message religieux, juste l'idée de la trace de quelqu'un disparu qui nous a aimé pour qui sait regarder. Ici, s'agissant de la mort d'un grand-père, l'idée qu'il a préparé son départ est suggérée, mais le livre peut être bienfaisant dans le contexte d'un décès soudain.
Je n'ai pas d'autre expérience de lecture de jeunesse sur ce thème mais ce livre m'a paru atteindre son but, dans sa simplicité, sa brièveté, sa légèreté. Il peut trouver sa place dans toute bibliothèque et on y reviendra avec plaisir, oui, on peut employer ce mot.
Pour ma part, les couleurs des illustrations correspondent à ma sensibilité, elles sont très lumineuses, franches, excluant toute idée de mièvrerie qu'auraient pu susciter (toujours selon ma propre sensibilité) des couleurs pastels par exemple.
J'ai eu la sensation difficile à expliquer que les couleurs mangent le livre, qu'elles continuent au-delà du matériel de l'ouvrage, qu'il y a un « autre part » au-delà du conte.
Sur la dernière page est collé un sachet de graines d'immortelles à planter après la lecture si on le souhaite.
Mon regard n'est pas celui d'un enfant, mais je peux ajouter que les bibliothécaires de mon quartier m'ont dit que ce livre avait un grand succès et faisait l'unanimité auprès du jeune public (et des adultes), particulièrement pour la beauté de ses illustrations.

Lien : http://parures-de-petitebijo..
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