AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ninok


ninok
17 décembre 2020
Memory est une femme albinos qui a grandi dans la banlieue pauvre de Harare, la capitale du Zimbabwe. D'après les souvenirs de Memory, à l'âge de neuf ans, ses parents la vendent à Lloyd Hendricks, un riche professeur blanc. Nous trouvons Memory condamnée pour le meurtre de ce même Lloyd, emprisonnée et attendant la mort dans la prison de Chikurubi au Zimbabwe. Dans le contexte de son recours, son avocat insiste pour qu'elle écrive ce qui s'est passé tel qu'elle s'en souvient et qu'elle envoie ses notes à une journaliste américaine. Ses cahiers de notes formeront le roman… Pourquoi les parents de Memory l'ont-ils abandonnée, et comment l'homme blanc, Lloyd, est-il vraiment mort ?
Je ne dévoilerai pas davantage l'histoire si ce n'est pour partager les impressions que j'ai gardées de cette lecture plutôt agréable.
D'abord ce livre n'est pas un thriller. C'est une histoire sur la manière dont les divers personnages se trouves marginalisés par la société et pour diverses raisons. Memory est une femme albinos et sa blancheur est perçue comme sale et contagieuse. Lloyd est un homosexuel blanc au Zimbabwe homophobe de Mugabe. Memory comprend que la marginalisation dont elle a souffert en tant qu'albinos est à bien des égards comparable à celle de Lloyd en tant qu'homosexuel. Au moment de la mort de Lloyd, Memory prend effectivement conscience de la souffrance de Lloyd. Cet aspect du livre a été traité dans un article paru dans Nordic Journal of African Studies. Pour information, un autre article paru dans the Conversation essaie de comprendre l'expérience et la contradiction d'être une personne noire à la peau blanche dans l'Afrique du Sud post-apartheid.
Puis, j'ai trouvé que le Livre de Memory restait d'une vivacité étonnante, surtout pour un roman imprégné d'une attente dans le couloir de la mort. On sent le goût d'une mangue volée, l'odeur suffocante du camphre ou celle des fleurs de strelitzia flamboyantes de couleurs. On entend les comptines des rues des townships dans la langue shona, les tubes des années 1970 que la mère de Memory écoute passionnément, les disques de jazz de Poppy (la grand-mère de Lloyd) et les chansons de protestations du soulèvement dans la cantine de la prison.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}