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Critique de gonewiththegreen


Ci Song vient de revenir de Lin 'an, la capitale des Song . Il servait d'assistant au juge Feng. Mais son père, lui aussi au service de Feng est obligé d'abandonner son poste. Son propre père vient décéder et les traditions l'obligent à trois ans de deuil.
La mort dans l'âme, Ci Song abandonne ses rêves et revient habiter chez son frère, paysan mais surtout brute parmi les brutes.
On est sous le règne de Ningzong au tout début du XIII ème en Chine. Jusqu'au jour où Feng arrive au village. L'occasion rêvée pour Ci Song de lui demander de l'accueillir à Lin'an. Mais avant tout, il y a le meurtre de Shang à élucider...

Quel roman ! C'est le style de livres autour du quel on tourne en se disant : Hum 750 pages , je ne sais pas trop.
Et pourtant, cette formidable histoire , inspirée de celle de Ci Song, premier médecin légiste de l'histoire , se lit avec une facilité déconcertante , tellement l'auteur s'est évertué à ne pas perdre le lecteur et à le tenir en haleine.
Dans le postface , l'auteur s'interroge sur la nature d'un roman et les classifications que l'on peut accorder, pour conclure qu'il n'y en a que deux types , les bons et les mauvais. Il a bien raison, même s'il y a les moyens aussi.
Mais ce lecteur de cadavres alors ? Policier, historique , biographique ?
Un peu tout sans doute et surtout beaucoup de chaque.
La formidable histoire de Ci Song nous est livrée ici. Celui qui a écrit le premier ouvrage relatif à la médecine légale , 6 siècle avant le premier ouvrage de même type dans le monde.
A travers ses fabuleuses aventures , l'auteur nous ballade dans la Chine des Song. Des plus sordides bouges, remplis de "fleurs" se donnant aux plus horribles esclaves avinés, au palais impérial de Ningzong, avec tout son raffinement , ses lois , sa cruauté. On plonge dans cette Chine qui est en train d'inventer le Nord avec la boussole, le frigo ou la poudre à canon. Cette Chine non monothéiste qui s'en remet au Taoïsme , confucianisme ou bouddhisme. On découvre la médecine post mortem, les techniques de résolution de meurtres et on navigue dans une histoire sans aucun temps mort ou les rebondissements disputent notre attention aux connotations culturelles.
Si ce livre est plein d'érudition, celle ci est toujours au service de l'histoire et non là pour que l'auteur étale le fruit de son travail.
On se balade sur les bords du fabuleux lac de l'Ouest et on côtoie cette société qui à l'époque a des siècles d'avance sur l'occident. On croise des bateliers, des devins fossoyeurs , des aubergistes, des juristes, des eunuques , des concubines, des gardes, des fonctionnaires dans une histoire fabuleuse, merveilleusement contée, qui tient en haleine le lecteur jusqu'à son dernier souffle.
Un roman brillant, à une époque où les Chinois avaient déjà inventé la distanciation sociale avec des chapeaux à bords très larges !
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