Avec ce titre mélodique on pense à la chanson française riche en beaux textes, à
Alain Souchon en particulier qui chante dans "Foule sentimentale" : Il faut voir comme on nous parle.
Mais dans ce manifeste pour les arts de la paroles
Gérald Garutti insiste sur la relation aux autres avec SE dans le titre de son essai "
Il faut voir comme on se parle".
Il commence par un constat que je partage à savoir que tout le monde s'exprime sur n'importe quels sujets parfois vides de sens même si je trouve un peu radical de dire "tout le monde". Par contre il a raison de dénoncer le manque d'écoute et la violence des mots qui cassent.
L'auteur prône un humanisme de la parole en la considérant comme un art. Pour cela, il propose de valoriser les sept piliers de la parole (en expliquant ce choix de façon convaincante) que sont le théâtre, le récit, la poésie, l'éloquence, la conférence, le dialogue le débat. L'idée est bonne puisqu'il s'agit de réconcilier la société : "Pour que la parole ne soit pas arme de destruction massive mais arts de construction collective".
Enfin, il présente un projet inédit et collectif, la création du Centre des Arts de la Parole qui est à la fois un espace de création, de débats et de transmission dont la mission est de "se parler pour se relier – se parler plutôt que s'entretuer".
Si j'ai bien aimé le livre de
Gérald Garutti, je pense qu'il va convaincre des gens comme moi déjà convaincus qu'une instance de référence des arts essentiels de l'oralité est nécessaire mais pas ceux qu'il nomme les faibles d'esprit, des barricadés sur eux-mêmes qui ne trouvent bon que ce qui leur ressemble. J'espère donc que le Centre des Arts de la Parole permettra l'ouverture promise pour que "la République soit non pas lettre morte mais langue vivante".
Challenge Riquiqui 2023
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