Ce roman nous met face à une réalité dérangeante. Et raconter cette réalité du point de vue d'un enfant la rend d'autant plus perturbante.
Force est de reconnaître que
Romain Gary a réussi là un tour de force. Son narrateur est parfaitement crédible et le texte extrêmement bien écrit.
Cependant, j'ai du mal avec les situations dramatiques racontées à hauteur d'enfant. Parce que dans mon monde de Bisounours (pourtant trop souvent confronté au réel) les enfants devraient être préservés de tels événements.
Le vocabulaire, les expressions mal comprises et mal employées, les tournures de phrases... Tout ceci créé une certaine drôlerie qui participe à un détachement, une prise de distance par rapport aux événements racontés. Et, comme la situation paraît normale à un enfant qui n'a rien connu d'autre, on est amenés à accepter l'inacceptable.
Le personnage de Momo, ceux de Madame Rosa et Madame Lola... Tous sont attachants et bizarrement crédibles, malgré une accumulation d'informations plus étonnantes les unes que les autres. Mais l'écart entre les évènements racontés et le ton m'a empêchée d'être dans l'empathie. Je n'ai pas été émue par l'histoire de Momo, alors que j'aurais dû l'être.
Un rendez-vous manqué qui ne m'empêchera pas de poursuivre ma découverte de l'oeuvre de
Romain Gary.
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