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Critique de Ericpct


Il paraît que "la vie devant soi" est un grand livre, voire un monument de la littérature française. Je ne partage pas ce point de vue.

Première cause de rejet: j'ai toujours trouvé l'expression "avoir la vie devant soi" absurde en ce sens que dès lors qu'on est vivant, on ne peut qu'avoir "la vie devant soi". Toutefois, selon le sage adage qui recommande de ne pas juger un livre à sa couverture, je me suis dit qu'il ne faut pas non plus le rejeter à cause du titre.

Les toutes premières pages sont plaisantes. Hélas, le plaisir disparaît très vite. le vocabulaire est "basique" , comme on dit aujourd'hui et la trame de l'histoire reste rudimentaire du début à la fin. J'ai connu mieux en matière de roman haletant. La pléthore de personnages, qui sont autant de caricatures, a très vite raison de moi. En outre, je vois dans cette histoire beaucoup de mépris envers les gens de peu, les oubliés à qui la vie n'a pas fait de cadeau. Les personnages (trop nombreux pour avoir le relief et l' épaisseur qui auraient donné un peu de vraisemblance à leur portrait respectif) sont enfermés dans autant de stéréotypes. La classe sociale, le sexe, la religion, l'origine ethnique, tout est prétexte pour faire entrer chacun dans une case et l'y maintenir.
Pour ce qui est in fine du thème principal, la vieillesse et son corollaire, le délabrement physique (cf. Madame Rosa), Romain Gary ne se fait que le héraut du jeunisme à tout crin. Bien sûr, comme dirait l'autre, que "la vieillesse est un naufrage", mais telle est la loi d'airain de la nature, tout être vivant vieillit. Même les tortues des Galapagos vieillissent! Ne pas accepter de vieillir revient donc à refuser le cours naturel de l'existence. de nos jours, ce refus se manifeste par le recours massif à la chirurgie esthétique. Quand les archéologues des siècles à venir, si l'humanité existe encore, fouilleront nos cimetières, ils y trouveront bien plus de plastique et de silicone que d'os! C'est absurde. C'est vain. C'est tragique.

En revanche, je sais gré à Gary de militer dans son histoire pour le droit de disposer de soi comme on l'entend: Mme Rosa décide de ne pas quitter son domicile et le jeune Momo reste à ses côtés.
Tout ça pour ça? Romain Gary avait un beau matériau, une belle occasion de faire réfléchir, mais en ce qui me concerne, il n'a fait que m'agacer avec son livre que j'ose qualifier de mauvais.

"La vie devant soi"? Je la place derrière moi et je ne me retournerai pas.

PS: ce n'est que l' avis d'un lecteur qui reconnaît aux autres lecteurs le droit de ne pas être d'accord et qui ne cherche pas à imposer ses vues. Inutile donc de tirer des bordées courroucées, merci.
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