« « Alice Guy était une réalisatrice exceptionnelle, d'une sensibilité rare, au regard incroyablement poétique et à l'instinct formidable [...]. Elle a écrit, dirigé et produit plus de mille films. Et pourtant, elle a été oubliée par l'industrie qu'elle a contribué à créer. »
Martin Scorsese, New York, octobre 2001. »...Le mal est peut être contenu dans la phrase : ...« l'industrie »..
Alors peut être le mal vient-il de là. de cet argent là.
Et pourtant, elle avait tout saisi, tout compris, tout vu et cela bien avant beaucoup d'autres. Elle allait... imaginer, écrire, dessiner, habiller, mettre en scène, éclairer, mener, maîtriser, inventer, cadrer, monter, construire, ...créer, réaliser, produire. Elle allait donner naissance à un Art là où les nombreux ne voyaient que commerces de fantaisies optiques.
En cette fin du 19e siècle, une jeune femme allait , tête haute, belle et bien première, bouleverser l'idée du cinématographe : elle fera des films.
Grandes, incroyables et difficiles histoires furent ces débuts du cinéma.
Elle n'a pas fabriqué d'empire, elle qui tenait si fermement à son indépendance, même si elle ne put jamais vraiment inscrire celle ci dans l'intimité de ses sentiments.
Pas d'empire, mais des studios de cinéma , une société : la Solax.
Elle s'était faite seule mais fut empêcher par d'autres. Histoire sempiternelle.
Talent, génie, audace, ardeur, assurance, pugnacité, énergie, tellement de mots pourraient être inscrits au générique du film de sa vie.
Elle excellait sans jamais prétendre devenir exceptionnelle.
Les nombreux pouvaient bien la traiter de dingue, elle savait que la folie eut été de ne rien tenter.
« L'industrie du cinéma » ne lui aura sans doute pas rendue justice. Mais elle ne fut pas la seule, Mellies fut dans le même cas. Mais avaient ils tous deux vraiment besoin de cela ?
L'Art ne connaît ni échec ni réussite. Il ne parle pas avec ces mots là.
Un agréable roman, une vie... entièrement.
Opération Masse critique Babelio – Éditions Plon- juin 2015.
Astrid Shriqui Garain