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Critique de RSAHELI


J'ai lu le dernier roman policier de Laurence Gavron. N'étant pas un amateur du genre, je l'avais abordé avec prudence, mais aussi intérêt, suite à la lecture de la 4ème page, alléchante il faut le dire.
Et on est embarqué des la première page dans un rythme soutenu qui ne laisse aucun répit jusqu'au bout. Car il faut le dire, Laurence Gavron est cinéaste et son oeuvre est digne d'un scénario tout prêt, attendant juste d'être mis en scène et réalisé. Les chapitres sont courts et se succèdent harmonieusement entre le Fouta et New York, d'une manière équilibrée qui met en exergue avec bonheur les vastes paysages arides avec ceux urbains de la pomme NYC. L'auteur nous livre tous les petits détails qui font notre joie comme celle d'un réalisateur potentiel. Tout y passe, les rues, les pistes, l'atmosphère, les rideaux, les tapis, les couleurs, les tasses de thé, ......Un autre aspect intéressant de ce roman est l'épaisseur des personnages. Mêmes les intervenant secondaires sont décrits avec soins et détails. Je pense notamment à la bimbo afro-américaine dont la description et les réactions sont un vrai régal.
A coté de l'intrigue et l'enquête qui sont bien menés, avec un suspens calculé, il reste le choc des cultures. Laurence Gavron, en sénégalaise bien intégrée, nous livre une profonde restitution des traditions peules. La langue et les couleurs s'échappent à longueur de page avec justesse. le passage sur les odeurs de "thiep boujen" dans Fouta Street est magique. le mélange entre religion et science occulte des marabout est aussi bien rendu.
Et il reste le poids des traditions qui vu d'un angle occidental semblent ahurissant: mariages arrangés pour ne pas dire forcés, excision, soumission de la femme, autorité patriarcale. Tout ce mélange que l'auteur transporte dans les décors new-yorkais comme pour mieux en souligner le décalage vertigineux. Et la force de Laurence Gavron est de ne pas porter de jugement, de mettre aussi en avant les bon cotés, les sentiments nobles et la solidarité dont font preuve les peuls. Elle pose les faits, décrits les personnages avec tendresse et compréhension, et semble laisser le lecteur en faire sa propre idée. Une oeuvre puissante.
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